« La transition énergétique s'accélère rapidement, mais elle reste clairement en retard, avec une répartition inégale inacceptable de la croissance des énergies renouvelables, qui affecte encore de manière disproportionnée les pays du Sud », a déclaré Francesco La Camera, directeur général de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), à l'occasion de l'ouverture de son assemblée, organisée les 17 et 18 avril à Abu Dhabi.
En 2023, 473 gigawatts (GW) de capacités renouvelables ont été installées à travers le monde (dont 346 GW de photovoltaïque). Soit 86 % des nouvelles capacités énergétiques installées au cours de l'année et 23 % des capacités de production totales. Mais, pour s'aligner sur les objectifs de la COP28 sur le climat, il faudrait installer 1 100 GW supplémentaires chaque année, afin de tripler, d'ici à 2030, la capacité mondiale installée, estime l'Irena.
Par ailleurs, la Chine, l'Union européenne et les États-Unis concentrent 83 % des nouvelles capacités installées en 2023. Les pays en développement (hors Chine) n'ont reçu que 14 % des investissements en faveur de la transition énergétique en 2023. « Dans de nombreux pays en développement, les promoteurs de projets d'énergies renouvelables sont confrontés à des coûts d'investissement très élevés, en raison à la fois de contraintes réelles et de risques perçus », déplore l'Irena, qui appelle à renforcer la collaboration internationale. Cela passe par une réforme des mécanismes de financement multilatéral et une augmentation des fonds publics internationaux de financement à faible coût, des politiques de soutien à l'industrialisation et le partage des connaissances.