Près d'un an et demi après sa création, le Syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe (Smgeag) peine à rétablir un bon niveau de qualité pour les services d'eau et d'assainissement. Depuis plusieurs années, le territoire est confronté à de nombreuses difficultés. Avec pour conséquences des coupures d'eau liées notamment au manque d'entretien et de renouvellement du réseau, à la difficulté financière des gestionnaires malgré un prix élevé de l'eau, à la méconnaissance du patrimoine ou encore à la diversité des propriétaires du réseau. De la même manière, encore près de 67 % des stations d'épuration sont non conformes. Pour tenter d'améliorer la situation, une structure de gestion unique, le Smgeag, a été créée en septembre 2021. Devant les obstacles rencontrés, une mission interministérielle, puis une feuille de route conjointe entre l'État, la Région, le Département et le Smgeag ont été mises en place fin 2022.
Pour tenter d'accélérer les choses et sortir de cette situation de crise, des usagers (92 en avril) ont décidé de saisi le procureur de la République. Interrogé par Guadeloupe la 1ère (1) , l'avocat des requérants, Maître Emmanuel Daoud, a détaillé les trois types d'infractions pénales pointées par les requérants : « L'une est l'exposition directe d'autrui à un risque immédiat de mort ou de blessure», la seconde est « le fait de soumettre autrui à des conditions d'hébergements incompatibles avec la dignité humaine – vivre dans un logement où il n'y a pas accès à l'eau potable est aussi une infraction à la loi pénale française » et la troisième est « une infraction qui est liée directement au fait de distribuer en connaissance de cause de l'eau dont on sait qu'elle est impropre à la consommation humaine », indique-t-il.