Dans la résolution 58/217 du 23 décembre 2003, l'Assemblée générale a proclamé la période 2005-2015 Décennie internationale d'action, « L'eau, source de vie », qui s'est ouvert le 22 mars 2005 lors de Journée mondiale de l'eau.
Chaque jour, 22.000 personnes meurent du fait de maladies véhiculées par l'eau. C'est la première cause de mortalité dans le monde, devant la malnutrition. L'eau est un enjeu vital pour 2,4 milliards d'individus, qui ne disposent d'aucun assainissement et 1,1 milliard d'hommes n'ont pas accès à l'eau potable. Un Européen consomme en moyenne 300 à 400 litres d'eau par jour, un Américain plus de 600 litres, et un Africain, de 20 à 30 litres seulement. Le quart de la population mondiale n'a pas accès à une eau potable de qualité.
La communauté internationale a pris l'engagement de réduire par deux d'ici 2015 la proportion de personnes privées d'eau potable au sommet du Millénaire en 2000. Au Sommet de la Terre de 2003, cet engagement a été étendu aux populations sans assainissement.
Selon l'Organisation de Coopération pour le Développement Economique (OCDE), le problème réside dans le fait, que l'aide publique de l'eau a diminué de 2,7 milliards de dollars en 1997 à 1,4 milliard en 2002. Il s'est tout de même stabilisé depuis.
L'Assemblée générale des Nations unies fera en septembre prochain le bilan des Objectifs du Millénaire qu'elle s'était fixée en 2000.
M. Camdessus conseillé du secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan sur le sujet et ancien directeur général du Fonds monétaire international, défend lui le recours au privé alors que Laurence Tubiana, directrice de l'Institut pour le développement durable et les relations internationales, estime que les partenariats public-privé ne sont pas la solution pour construire les infrastructures des pays pauvres. Alors que le mouvement altermondialiste prône la privatisation de l'eau, et défend la notion de bien public, les ONG comme Attac réclament une taxe mondiale, susceptible d'assurer le financement du développement.
Par ailleurs, le président Jacques Chirac a estimé que la solution de la question de l'eau en Afrique est aujourd'hui à notre portée, dans un message adressé aux participants à la conférence euro-africaine Eau & Territoires à Paris.
À partir d'une quarantaine de cas représentatifs de la diversité des situations, africains et européens ont échangé leurs expériences en vue d'éliminer le compartimentage entre gestion de l'eau et gestion des territoires urbains ou ruraux. Une session a été spécialement consacrée à la participation des populations aux processus décisionnels ainsi qu'aux politiques d'éducation et d'information.
Le chef de l'Etat a souligné que les ressources font encore défaut et estime qu'une nouvelle mobilisation de la communauté internationale est indispensable. Il indique ainsi que la France allait accueillir le 1er avril une conférence internationale de soutien aux initiatives africaines dans ce domaine. Il a ajouté que l'accès à l'eau en Afrique pose des défis considérables en termes de gestion et d'aménagement du territoire.
Une seconde rencontre organisée le 24 mars par le Programme Solidarité Eau (ps-Eau) traitera des différents modes de coopération Nord-Sud pratiqués par les pays européens dans le domaine de l'eau.