Plus de 8.000 chauffe-eau solaires ont été installés en France métropolitaine en 2004, soit 50% de plus qu'en 2003, a informé l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), lors de l'ouverture du salon des énergies renouvelables qui s'est tenu à Lyon jusqu'au 30 avril. Ce dynamisme devrait se renforcer en particulier grâce au crédit d'impôt, a précisé l'ADEME en présentant les derniers résultats du Plan soleil, lancé en 2000, visant à développer le solaire thermique en France métropolitaine dans l'habitat collectif et individuel.
En effet, depuis le 1er Janvier 2005, le crédit d'impôt pour les dépenses d'équipements Energies renouvelables dans l'habitat principal est passé de 15 % à 40 %. Cette mesure fiscale accessible à tous (que l'on soit imposable ou non) est complétée par des aides locales. En effet, un grand nombre de collectivités territoriales (la quasi-totalité des conseils régionaux et certains conseils généraux et communes) continuent de s'associer au développement du chauffe-eau solaire en versant aux particuliers des primes directes de 700 € en moyenne.
Les résultats au premier trimestre 2005 montrent un doublement des commandes par rapport à 2004. Il semble que le système soit efficace, s'est félicitée Mme Pappalardo.
L'ADEME prend par exemple le cas du Limousin où, pour une famille de 2 personnes, l'investissement pour l'équipement d'un chauffe-eau solaire avec 4 m2 de capteurs intégrés en toiture, un ballon de 200 litres avec appoint électrique se répartit comme suit :
- 2 669 € HT pour l'achat du matériel
- 988 € HT pour sa pose et sa mise en route
Soit un coût total de 3 858 euros TTC avec une TVA à 5,5% sur elle pourra déduire :
- 600 € de prime régionale,
- 951 € de crédit d'impôt (40% de l'équipement TTC après déduction de la prime Région).
Finalement, il en coûtera un investissement de 2 306 € qui sera amorti sur environ douze d'ans.
La région Rhône-Alpes et la région Midi-Pyrénées sont les deux premières régions de France avec 1 000 Chauffe-eau solaire individuel installés dans l'année. Elles sont suivies par les régions Alsace, PACA et Languedoc-Roussillon. De plus, neuf régions ont des croissances supérieures à 100% : Lorraine, Bourgogne, PACA, Centre, Poitou-Charentes, Basse Normandie, Champagne, Picardie, Haute-Normandie et 4 régions se maintiennent et gardent le cap : Alsace, Corse, Ile de France et Pays de Loire.
Grâce à ces aides, les perspectives de croissance de 35 à 40 % constatées les années précédentes pourraient être revues à la hausse si la tendance de ce début d'année 2005 se maintient, a conclu l'ADEME .
Selon les objectifs fixés par les organisations internationales, la part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie primaire devra être de 12% pour l'ensemble de l'Union Européenne à fin 2010. Aujourd'hui, ce chiffre est de 5,08%.
Récemment, les Sénateurs ont adopté en deuxième lecture la loi de programme sur l'énergie. Le texte prévoit en particulier la mise en place du plan Face-sud qui assure la mobilisation des moyens nécessaires pour atteindre un objectif d'installation de 200 000 chauffe-eau solaires par an en 2010.
Par ailleurs, Les 17, 18 et 19 octobre prochain au palais Brongniart à Paris, l'ADEME organise avec ENERPLAN (l'Association Professionnelle de l'Energie Solaire), la 2nde édition du colloque « Energie Solaire & Bâtiment » sur le thème : enjeux et conditions de la réussite. Soutenus dans leur initiative par des acteurs majeurs de la production d'énergie, le colloque propose à travers deux journées de dresser l'état des lieux, de comparer les expériences, de mettre en lumière opérations exemplaires et solutions grâce aux interventions d'acteurs de terrains, d'institutionnels et de décideurs qui ont choisi de faire le pari du solaire.
Rappelons que lorsque l'on parle de chauffage solaire, on sous-entend solaire thermique, à ne pas confondre avec le solaire photovoltaïque réservé à la production d'énergie électrique.
L'énergie solaire thermique est récupérée par des capteurs solaires installés le plus souvent sur le toit - auquel cas, ils peuvent assurer la fonction de couverture - inclinés à 45°, et de préférence plein sud. Un capteur se présente sous forme de coffre rigide et vitré au sein duquel une plaque et des tubes métalliques noirs (absorbeur) reçoivent le rayonnement solaire pour chauffer un liquide caloporteur.
Dans le cas d'un CESI (Chauffe-eau solaire individuel), le caloporteur transmet sa chaleur à l'eau sanitaire en passant dans un échangeur thermique en forme de spirale. Alors qu'il a cédé sa chaleur, il repart vers les capteurs où il sera de nouveau réchauffé. L'eau chaude sanitaire est stockée dans le ballon auquel on peut adjoindre un dispositif complémentaire (résistance électrique ou deuxième échangeur thermique relié à une chaudière traditionnelle au gaz, au fioul ou au bois) permettant de pallier à un défaut d'ensoleillement. Inversement on peut donc tout à fait installer un CESI en complément d'une installation de chauffage déjà existante !