Décidée à la suite des nombreuses protestations soulevées par le refus de la commission des Affaires sociales de créer une commission d'enquête parlementaire, cette mission d'information, composée de 31 députés, a pour objet d'enquêter sur les risques et les conséquences de l'exposition à l'amiante, mais surtout de calmer les esprits. On est en effet en droit de se demander quelles lumières apportera une mission d'information sur les conséquences de l'exposition à l'amiante qui sont d'ores et déjà bien connues.
Un rapport de la Cour des comptes révèle une en effet augmentation exponentielle des maladies professionnelles liées à l'amiante. Les pathologies provoquées par ce matériau massivement utilisé dans la construction jusqu'en 1977 représentaient moins de 8% des maladies professionnelles en 1993 mais 14% en 2002, selon ce rapport. Les maladies professionnelles de l'amiante se placent au deuxième rang dans les tableaux de la caisse primaire d'assurance-maladie derrière les troubles musculo-squelettiques. Cette année, les fonds en charge de l'amiante devraient verser 1,4 milliard d'euros aux salariés exposés prenant une retraite anticipée. Selon l'Inserm, le nombre de décès dus à l'amiante devrait être d'au moins 50.000 cas d'ici 2025.
L'amiante, silicate naturel hydraté de calcium et de magnésium à contexture fibreuse (variété de serpentine), résiste à l'action du feu. Il était utilisé pour fabriquer des matériaux, des tissus incombustibles. Son usage est désormais interdit.
Il existe deux variétés d'amiantes : la serpentine qui ne comporte qu'une espèce cristalline, le chrysotile et les amphibobes qui comportent cinq espèces (anthophyllite, amosite, actinolite, trémolite et crocidolite).
L'inhalation prolongée de fibres d'amiante peut provoquer des maladies avec atteintes non tumorales (l'asbestose ou fibrose interstitielle diffuse, les pleurésies bénignes asbestosiques, les plaques pleurales) et des maladies avec atteintes tumorales (le mésothéliome, le cancer broncho-pulmonaire et autres formes de cancers).