Ce sont les pays d'Afrique subsaharienne qui paieraient le plus lourd tribut. Leur faible capacité à s'adapter au changement climatique ou à compenser la baisse de production grâce à des importations de denrées alimentaires en sont les raisons. En revanche, les pays industrialisés enregistreraient des gains de production.
La FAO note que le changement climatique pourrait entraîner une augmentation des superficies arides dans les pays en développement.
En Afrique 1,1 milliard d'hectares les terres où la période de croissance des cultures est inférieure à 120 jours. D'ici à 2080, sous l'action du changement climatique, cette surface s'accroîtrait de 5 à 8 pour cent, soit d'environ 50 à 90 millions d'hectares, selon la FAO.
La production céréalière de 65 pays en développement abritant - selon les chiffres de 1995 - plus de la moitié de la population totale du monde en développement, risquerait de chuter de quelque 280 millions de tonnes sous l'effet du changement climatique, soit en valeur une perte de 56 milliards de dollars équivalant à 16 % du PIB agricole de ces pays pour la même année.
En ce qui concerne l'Asie, la FAO estime que les effets du changement climatique seraient mitigés. Ainsi, l'Inde pourrait perdre 125 millions de tonnes, soit l'équivalent de 18 % de sa production céréale sous irrigation pluviale, mais la Chine verrait sa production céréalière sous irrigation pluviale, estimée à 360 millions de tonnes, augmenter de 15 %.
Par ailleurs, selon M. Wulf Killmann, porte-parole du Groupe de travail interdépartemental de la FAO sur le changement climatique, le changement climatique entraînerait aussi une prolifération des maladies animales et des ravageurs des plantes.
La plupart des ravageurs et des maladies agissent localement, mais leur action a des conséquences au niveau mondial du fait à la fois des échanges commerciaux et de la mobilité humaine, note la FAO.
L'agriculture doit s'adapter face à l'apparition de nouvelles maladies animales et de nouveaux ravageurs des plantes, un phénomène qui ira s'accélérant du fait de l'intensification du commerce international et du transport.
Les changements de température et l'aggravation de la pollution atmosphérique, tout comme la diffusion des maladies animales transfrontières susceptibles de présenter des éléments pathogènes potentiellement dangereux pour l'homme, pourraient allonger la liste des maladies humaines, ainsi que l'a montré récemment la crise de la grippe aviaire en Asie, met en garde le rapport.