Pour le réchauffement climatique, les huit ont reconnu qu'il fallait agir dés maintenant et ont convenu d'un plan d'action en faveur d'une énergie propre et du développement durable dans une déclaration commune qu'ils ont signés vendredi : Si des incertitudes subsistent dans notre compréhension de la science du climat, nous en savons assez pour agir maintenant afin de commencer à ralentir et, pour autant que la science le justifie, à freiner et à inverser l'augmentation des gaz à effet de serre.
Le plan fixe six objectifs : ''changer notre manière de consommer l'énergie''; ''agir pour un avenir plus propre''; ''promouvoir la recherche et le développement''; ''financer la transition vers une énergie plus propre''; ''gérer les effets du changement climatique''; ''lutter contre l'exploitation forestière illégale'', mais aucun n'est chiffré ni doté d'un plan de financement donc concrètement applicable.
Le point le plus positif de cette déclaration commune réside dans la reconnaissance des États-Unis du rôle des énergies fossiles et d'autres activités humaines dans l'accroissement des gaz à effet de serre liés au réchauffement de la surface de la Terre. Une évidence pour beaucoup jusque-là réfutée par l'administration Bush. Pourtant, les États-Unis ne voulant toujours pas entendre parler de Kyoto, seule une mention du traité figure en fin de document, à priori destinée à satisfaire les européens: Ceux d'entre nous qui ont ratifié le Protocole de Kyoto entendent oeuvrer pour renforcer et développer la mise en oeuvre des mécanismes de marché (notamment la Mise en oeuvre conjointe, les marchés de permis et le Mécanisme de développement propre), et déployer tous les efforts possibles pour que le Conseil exécutif du Mécanisme de développement propre et les institutions connexes qui soutiennent les marchés de permis bénéficient d'un financement adéquat d'ici à fin 2005.
En revanche suivant les solutions préconisées par Georges W Bush, les pays membres du G8 s'engagent à prendre des mesures pour promouvoir l'innovation, l'efficacité énergétique, et accélérer le développement de technologies plus propres et demandent à l'Agence internationale de l'énergie (AIE) d'évaluer la performance énergétique des différents moyens de production d'électricité et des bâtiments à l'échelle mondiale.
Les dirigeants ont par ailleurs décidé de lancer un dialogue sur le changement climatique, en coopération avec les pays émergents sans définir des programmes de financement clairs pour aider à assurer leur développement.
La déclaration finale semble donc clairement issue d'un compromis destiné à satisfaire toutes les parties en présence, Etats-Unis notamment. L'accord (...) est important, même s'il ne va pas aussi loin que nous l'aurions souhaité, a déclaré le président français Jacques Chirac, soulignant aussi que son principal mérite sera de rétablir le dialogue entre les sept de Kyoto et les Etats-Unis. Cela constitue un signal important en direction des pays émergents, gros consommateurs d'énergie.
Le WWF, organisation mondiale de protection de la nature, voit ce sommet comme une opportunité manquée : le texte du G8 ne contient rien de concret dans la mesure où ils n'ont pas pu s'entendre, ce qui montre une fois de plus l'écart entre le Kyoto des 7 et les Etats-Unis, explique Jennifer Morgan, Chargée du Changement Climatique au WWF-International : À cause de l'administration Bush, le plus gros pollueur au monde a donné peu d'espoir à ceux qui aujourd'hui souffrent déjà du changement climatique, particulièrement ceux qui vivent en Afrique et qui seront touchés plus qu'ailleurs par les catastrophes dues au réchauffement planétaire.