Avec 7.000 véhicules dont 1.600 bus, le GNV n'a pas encore décollé en France essentiellement du fait qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de réseau de stations de distribution publique de gaz naturel. Mais la prise de conscience des dangers de la pollution atmosphérique, du réchauffement de la planète et des réserves limitées en pétrole remet à l'ordre du jour certains carburants alternatifs, qu'on croyait définitivement disqualifiés en France.
Nous étions dans un cercle vicieux qui fait qu'on ne vend pas de voitures parce qu'il n'y a pas de pompes et il n'y a pas de pompes parce qu'il n'y a pas de marché, a expliqué Jean-François Cirelli le PDG de GDF à l'occasion de l'opération Toulouse, l'énergie par nature !*. Toulouse est en effet l'un des sites pilotes en France pour créer une dynamique autour du gaz naturel véhicule. Un protocole pour la filière du GNV, signé en juillet sous l'égide du ministère de l'industrie par Carrefour et Total, prévoit plus largement l'équipement de 300 stations à l'horizon 2010, qui devraient alimenter un parc évalué à 100 000 véhicules. C'est dans le cadre de ce protocole que Carrefour doit ouvrir une première station au premier semestre 2006 dans un hypermarché toulousain.
Mais la ville de Toulouse et le département de la Haute-Garonne serviront aussi de région pilote avant une généralisation nationale d'ici à 2007 d'une solution de recharge individuelle : dès aujourd'hui, PSA lance une Citroën C3 roulant alternativement à l'essence et au GNV alors que GDF commercialisera des compresseurs individuels pouvant se connecter sur l'installation de gaz des particuliers utilisée pour le chauffage ou la cuisson.
Les clients pourront faire installer un compresseur de la taille d'un chauffe-eau dans leur garage pour un coût de 500 euros pris en charge par l'entreprise pendant la période de lancement, selon Pascal Zaneta, chef du projet chez GDF soulignant que cette solution de remplissage à domicile s'adresse, dans un premier temps, au marché de la clientèle des particuliers situés en zone pavillonnaire.
Commercialisée en octobre, la nouvelle C3 1.4i à bi-carburation essence-GNV sera vendue au prix du modèle diesel pour un prix de 0,80 € TTC/m3 (1 m3 équivalent à 1 litre de SP98) et sa consommation sera similaire à celle d'un véhicule à essence et son réservoir à gaz lui donnera une autonomie de 200 km s'ajoutant au 500 km de son réservoir d'essence. Selon le constructeur automobile PSA, cette voiture devrait diminuer de 23 % les émissions de CO2 (soit 119 g de CO2/km) par rapport à la version C3 1.4i essence.
Le carburant gaz naturel, disponible en grande quantité et respectueux de l'environnement peut constituer une alternative très intéressante au pétrole. Les réserves mondiales importantes et largement réparties dans le monde, ainsi que ses qualités environnementales (réduction des émissions polluantes et de 25% de rejet de CO2), en font un carburant d'avenir, a rappelé Jean-Martin Folz, président de PSA. Le développement des véhicules particuliers est l'enjeu des années à venir et passe par celui des stations de distribution, estime t'il.
Dans un premier temps, Citroën et Gaz de France visent quelques milliers de voitures vendues en 2006, mais notre marché potentiel ce sont 4,5 millions de pavillons équipés au gaz, estime GDF. Quant à l'offre de compresseurs, elle ne sera pas réservée aux clients de Citroën, assure GDF. Outre la Citroën C3, d'autres constructeurs européens proposent des véhicules de tourisme fonctionnant au gaz et a l'essence. C'est le cas de Volvo (S60, V70 et S80) ; de Fiat (Doblo, Multipla et Punto), Mercedes (ClassE), Opel (Combo et Zafira), Peugeot (Partner), Renault (Kangoo) et Volkswagen (Caddy).
* Manifestation organisée par la ville de Toulouse, via Tisséo SMTC qui s'est tenu sur la place du Capitole du 30 septembre 2005 au 2 octobre 2005.