Selon une enquête de l'INRA, 65% des adeptes du bio consomment ces produits pour leur santé, 59 % pour leur qualité et leur goût, 30% pour la préservation de l'environnement. Les produits les plus achetés sont les produits laitiers frais (39%), les œufs (30%) et les céréales (20%). Mais d'autres produits ont fait leur apparition sur le marché comme le vin et les cosmétiques.
66 % des consommateurs identifient les produits bio grâce au logo vert AB, selon une enquête de l'Office Nationale Interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONILAIT). Ce logo, propriété du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, est accordé selon des critères restrictifs à des produits d'origine agricole destinés à l'alimentation humaine et possédant au moins 95% d'ingrédients bio d'origine agricole. Pour bénéficier du logo AB, ces produits doivent être cultivés sur des terres non polluées sans aucune trace de nitrate, ni aucun pesticide chimique de synthèse.
Les produits en provenance de l'agriculture biologique sont vendus en grande distribution, en moyennes surfaces et dans les magasins et sur les marchés spécialisés. Les grandes et moyennes surfaces vendent près de la moitié des produits bio, mais leur choix de produits est restreint par rapport à celui des magasins spécialisés. Cependant, 80% des consommateurs concernés achètent en grandes surfaces alors que 20% d'entre eux déclarent acheter des produits biologiques au marché ou dans un circuit spécialisé. 7,4% d'entre eux ont déjà acheté leurs produits chez le producteur à la ferme ou sur Internet**.
D'ailleurs le Salon Marjolaine dédié aux produits bio sera l'occasion de resserrer les liens entre producteurs et consommateurs. 75.000 visiteurs sont attendus pour cette 30ème édition qui se tiendra du 5 au 13 novembre 2005 au Parc Floral à Paris. Plus de 550 exposants seront rassemblés dont près de la moitié dans les secteurs de l'alimentaire et des vins. Les autres stands seront consacrés à l'habitat sain, au textile écologique. Notons que l'une des grandes tendances de cette année est l'engouement pour les produits cosmétiques et produits d'hygiène bio.
Une récente enquête de l'association de consommateur UFC- Que choisir, publiée dans son numéro de novembre, risque d'amplifier le phénomène. Les crèmes hydratantes pour le visage et les laits pour le corps contiennent trop de substances indésirables, dont certains conservateurs douteux, voire dangereux, met en garde l'association. Parmi ces molécules indésirables figurent, selon le mensuel, des composés contenant du chlore, ainsi que le BHT (butylhydroxytoluène) qui a montré une toxicité sur le foie, les reins et le poumon, le phénoxyéthanol, l'EDTA (éthylène diamino tétra acétate) et des molécules relachant du formaldéhyde.
Même si la première préoccupation des consommateurs bio reste leur santé, aucune relation directe n'a pu être confirmée entre la consommation de produits bio et leurs effets positifs possibles sur la santé. Il faudrait encore de nombreuses études et d'analyses pour statuer définitivement, à l'instar de celles menées par l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) qui n'a pas encore conclu sur la question.
Le principal inconvénient des produits bio reste leur prix. Selon l'Agence Bio, 86% des Français jugent que ces produits sont trop chers. Selon l'INRA, les produits issus de l'agriculture biologique sont plus chers que les produits conventionnels de 30% en moyenne, avec des écarts très variables selon le type d'aliments. Ce différentiel résulterait à la fois des spécificités de l'agriculture biologique et des habitudes de consommation de notre société : rendements de production plus modestes, recours à davantage de main d'œuvre, réseaux de collecte et distribution insuffisamment développés, coût du contrôle et de la certification…
Malgré tout, au vu de l'intérêt que suscite l'agriculture biologique, il semblerait que cette filière est un bel avenir devant elle.
* Données Agence Bio
**Données Inra