''Je me réjouis de rencontrer (Christie) Todd Whitman que je n'ai pas vue depuis longtemps'', a déclaré à l'AFP à la veille de la rencontre la Commissaire européenne à l'Environnement, Margot Wallstroem, en évoquant la directrice de l'Agence (américaine) de protection de l'environnement qui conduit une délégation de quelque 25 membres.
''Nous ne discutons pas de questions environnementales dans le vide, tout ce que nous allons faire désormais devra être vu aussi dans le contexte de la guerre et de ses suites'', a ajouté Mme Wallstroem, participante de plein droit du G8 aux côtés des huit pays du club (Etats-Unis, Japon, France, Allemagne, Russie, Canada, Royaume-Uni, Italie).
L'Irak n'est pas officiellement à l'ordre du jour de la rencontre qui s'achèvera dimanche midi par la publication d'un communiqué. Mais les conséquences environnementales et géostratégiques de la guerre pourraient être soulevées à la discrétion des ministres, auxquels le programme réserve de nombreuses possibilités d'entretiens bilatéraux.
A la veille de la réunion, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a souligné dans un rapport la gravité de la situation écologique de l'Irak après la guerre. Il a insisté sur la nécessité d'envoyer très rapidement des experts sur place dans le cadre d'une mission humanitaire de l'ONU.
Le directeur du PNUE, Klaus Toepfer, attendu samedi matin, pourrait aborder le dossier, notamment avec Mme Whitman, selon des sources diplomatiques.
Selon la tradition, la manifestation s'est ouverte par une rencontre avec une quarantaine de représentants de la ''société civile'', écologistes, industriels, collectivités locales, syndicats, humanitaires et spécialistes du tiers monde qui ont interpellé les ministres sur les trois sujets officiels : ''Afrique'', ''consommation et production durables'', ''renforcement de la gouvernance et de la coopération en matière d'environnement''.
Concernant l'Afrique, il s'agit, selon l'entourage de la ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot, de renforcer la composante environnement du plan d'action pour ce continent lancé l'an passé par le G8 au sommet de Kananaskis (Canada) et de faire accéder les peuples les plus pauvres de la planète à l'eau et à l'assainissement.
Le ministre sénégalais, Modou Diagne Fada, hôte samedi matin de la table ronde consacrée au dossier, fera le point sur le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique). Le G8 a promis de soutenir cette organisation qui vise à encourager l'investissement privé en Afrique noire.
Contrairement au dossier africain, consensuel, l'inscription à l'ordre du jour du changement des modes de consommation et de production occidentaux pour stopper la dégradation de l'environnement et la volonté française de discuter du renforcement du rôle du PNUE ont indisposé Washington, selon des diplomates.
Le dossier le plus chaud de la réunion demeurait cependant le renforcement de la sécurité maritime pour prévenir de nouvelles marées noires, qui oppose Japon et Russie aux pays les plus demandeurs, Allemagne et France. Sur ce point ''on aura au mieux un accord a minima'' dimanche matin, prédisait vendredi une source européenne.
Source : AFP