La conférence des parties (CdP) qui réunit pour la onzième fois les parties à la convention cadre sur le changement climatique (COP11) et pour la première fois les parties au protocole de Kyoto (MOP1) accueille quelque 10.000 représentants de gouvernements, du monde des affaires et des mouvements écologistes. La France sera représentée par Madame Nelly Olin, Ministre de l'Ecologie et du développement durable : je serai bien sûr à Montréal pour cette conférence essentielle sur l'action contre le changement climatique après 2012. Il s'agit pour les gouvernements d'entamer officiellement de nouvelles négociations.
Le premier point à l'ordre du jour sera l'adoption formelle du cadre institutionnel tissé durant les dix conférences précédentes et la mise en place opérationnelle du système d'observance du protocole de Kyoto. Un second volet concerne le renforcement de la gouvernance du mécanisme pour un développement propre Le troisième enjeu de Montréal, un des thèmes majeurs de la conférence, concerne le calendrier de négociation sur les mécanismes de l'après 2012. Le protocole sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui est entré en vigueur au début de l'année, impose une première étape : 5,2% de CO2 en moins, dans les pays industrialisés, en 2012 par rapport à 1990.
Afin de mettre en avant le rôle que la jeunesse doit et désire jouer dans le processus de négociation international et sur le thème du changement climatique en général, un Sommet International de la Jeunesse a eu lieu du 24 au 27 novembre. Il a réuni 100 jeunes de moins de 25 ans du monde entier. De ce sommet, il est ressorti une déclaration de la Jeunesse qui sera remise à la délégation Jeunesse. Cette délégation, constituée de 26 jeunes, aura pour mission de suivre l'intégralité de la CdP, de réaliser des actions visant à mettre en avant le rôle de la jeunesse, notamment aux yeux des négociateurs, et d'y promouvoir la déclaration.
« La CdP devrait notamment permettre d'en savoir plus sur l'avenir du Protocole de Kyoto, par lequel la majorité des pays développés, à l'exception notable des USA, se sont engagés à réduire d'ici à 2012 leurs émissions de gaz à effet de serre d'en moyenne 5.2%. Cette conférence prépare notre futur : la jeunesse doit y faire entendre sa voix », explique Damien Demailly, 25 ans, étudiant * et qui relate pour Actu-Environnement l'ambiance à Montréal :
Les jeunes du monde entier ont uni leurs voix pour produire une déclaration lors du Sommet international de la jeunesse qui s'est tenu à Montréal du 24 au 28 novembre. Notre climat, notre défi, notre futur – Déclaration internationale de la jeunesse - Montréal 2005, représente les engagements, les revendications et la vision de 100 jeunes du monde entier sur les enjeux des changements climatiques et plus précisément sur l'après Kyoto.
La déclaration jeunesse, résultat de cinq jours de travail acharné, est un bel exemple de l'implication des jeunes dans la lutte aux changements climatiques. Les jeunes ont produit cette déclaration avec la ferme intention de jouer un rôle actif dans la préservation du climat. « Nous, les jeunes, avons le droit de créer le monde dans lequel nous voulons vivre. Nous allons déjà de l'avant dans nos propres vies et communautés afin de faire de cette vision une réalité. Nous demandons à nos dirigeants d'en faire de même. »
Vingt-six jeunes du Sommet seront présents pour les deux semaines de la Conférence Montréal 2005 sur les Changements Climatiques et seront les porteurs officiels de la Déclaration jeunesse. Ils présenteront d'ailleurs celle-ci en session de haut niveau le 9 décembre prochain. Les jeunes veulent se faire entendre et demandent notamment une reconnaissance officielle de la jeunesse en tant que groupe de parties intéressées.
« La passion et l'énergie des participants au Sommet est incroyable » mentionne Claire Stockwell, organisatrice du sommet pour ENvironnement JEUnesse. « Non seulement les jeunes ont rédigé une déclaration forte, mais ils ont également créé des liens qui permettront aux jeunes de partout dans le monde de travailler ensemble dans la lutte aux changements climatiques. »
« Nous sommes ceux qui auront à vivre avec les impacts des changements climatiques » souligne Jessica Thiessen, la fondatrice du Arctic Council Youth Network du Yukon. « Ce Sommet démontre que les jeunes de partout sont prêts à s'engager dans la lutte aux changements climatiques. Nous faisons notre part et nous demandons aux gouvernements présents à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de faire de même. » affirme Emmanuel Korbia Edudzie, 26, une étudiante du Ghana.
Dès la fin de la CdP, Actu-environnement.com publiera un article spécial consacré à cet événement majeur.
* Contributeur : Damien DEMAILLY
Membre du Réseau Action Climat France
Représentant de la France au Sommet et à la Délégation Jeunesse
Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement CNRS-EHESS (UMR 8568)
demailly@centre-cired.fr
Source : Emilie Trempe - Coordonnatrice, événement parallèle jeunesse - ENvironnement JEUnesse
Déclaration intégrale en téléchargement.