Selon les associations de défense de l'environnement et des droits de l'Homme sud-américaines, cette intensification rime malheureusement avec utilisation de pesticides, d'OGM et déforestation. La nécessité de trouver de nouvelles parcelles cultivables pousse à la destruction de la forêt amazonienne et aux regroupements des propriétés paysannes familiales. De nombreuses violations des droits de l'homme sont perpétrées quotidiennement pour faciliter l'expansion de cette monoculture intensive et fortement mécanisée qui provoque en outre la disparition de milliers d'emplois agricoles, déclarent les associations. Sur le plan environnemental, elles dénoncent une utilisation excessive de produits chimiques et ce particulièrement pour les OGM qui représentent 95% de la production de soja en Argentine par exemple. Elles rappellent également que le soja est une plante très consommatrice d'eau : pour produire un kilo de soja il faut compter entre 2300 et 2750 litres d'eau contre 1400 à 3600 litres pour le riz et 105 litres pour la tomate.
Face à ces problématiques, les associations proposent des alternatives sur le terrain. Elles travaillent à la sensibilisation des petits producteurs sur les impacts négatifs de la monoculture du soja, à la recherche d'alternatives sans OGM et sans engrais, dénoncent les violations des droits humains et tentent d'alerter le grand public.
C'est dans ce cadre qu'un collectif d'associations françaises a décidé d'appuyer leur démarche et de lancer une campagne de sensibilisation destinée aux acteurs de la filière soja. À l'heure actuelle, le marché sud-américain du soja est détenu principalement par quatre groupes : les trois états-uniens Archer Daniels Midlands, Bunge, Cargill et le groupe français Dreyfus. Sur le plan financier, l'expansion du soja est en parti financé par la Société financière Internationale (SFI), groupe Banque Mondiale, où la France a un poids important. C'est pourquoi les acteurs de la campagne interpellent le gouvernement français et les sociétés agroalimentaires à travers une pétition. Elles requièrent d'une part, que le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie veille à ce que la France n'approuve plus de financement pour des opérations d'expansion du soja. D'autre part, elles demandent aux présidents des groupes agroalimentaires de mesurer les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités, d'en rendre compte, d'y remédier et de s'assurer que les acteurs économiques avec lesquels ils travaillent font de même.