Ces deux gammes font appel au procédé de la photocatalyse, phénomène naturel durant lequel une substance appelée photocatalyseur accélère, sans altération, la vitesse d'une réaction chimique grâce à l'action de la lumière. En utilisant l'énergie lumineuse, les photocatalyseurs engendrent la formation de réactifs, capables de décomposer par oxydo-réduction des substances organiques et inorganiques. Ce principe est appliqué depuis plus de dix ans à différents matériaux : verre, céramique et plus récemment aux liants cimentaires pour obtenir un effet autonettoyant.
Avec la promesse de réduire les salissures d'origine biologique, les ciments TX Arca® sont les vecteurs d'économies futures pour les maîtres d'ouvrage libérés de l'entretien des façades, explique le groupe. En effet, les salissures d'origine biologique qui se développent à la surface des bétons formulés avec ce type de ciment sont soit désolidarisées (destruction partielle) puis éliminés par l'eau de pluie ou d'arrosage soit décomposées en eau et dioxyde de carbone (destruction totale).
La gamme TX Aria® se positionne quant à elle sur le terrain de la protection de l'environnement en combattant la pollution atmosphérique. Cette dernière possède des applications diversifiées, en neuf comme en rénovation, dans les secteurs de la voirie urbaine et de l'aménagement des villes, indique Jean Philippe Vacher. Elle a été mis au point spécifiquement pour réaliser des constructions et ouvrages capables de contribuer à la réduction de la pollution atmosphérique. En effet, ce ciment permet de réaliser des revêtements minéraux, des mortiers, des enduits et des bétons capables de réduire les substances gazeuses nocives (oxydes d'azote, composés organiques volatils issus de l'industrie, des automobiles et du chauffage domestique) par action directe et la formation d'ozone par action indirecte. Les précurseurs de l'ozone sont en effet les oxydes d'azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV).
Les travaux du Centre Technique Groupe Italcementi dans le cadre du Projet européen PICADA ont largement contribué à la mise au point de cette nouvelle solution. PICADA s'inscrit dans le programme européen baptisé Competitive and Sustainable Growth (croissance durable et compétitive) du 5ème PCRD de la Commission européenne. Sa fonction est clairement définie : concourir à l'effort général en faveur de villes plus vivables. Lancé en janvier 2002, le programme PICADA a pris fin en 2005 et a coûté 3,4 millions d'euros, dont 1,9 million d'euros pris en charge par la Commission européenne.
Le programme de recherche réunit le cimentier italien (Italcementi), un fabricant de dioxyde de titane anglais Millenium, deux centres de recherche grecs spécialistes de la pollution de l'air NRCS Demokritos, Université Aristotes de Thessalonique, un spécialiste danois du béton Dansk Beton Teknik, et le CNR ITC italien, équivalent du CNRS en France. PICADA est coordonné par le français GTM Construction (filiale du groupe VINCI) avec l'appui scientifique et technique du CSTB, notamment pour ce qui concerne l'évaluation et l'optimisation des performances des systèmes.
Afin d'évaluer l'efficacité de l'action photocatalytique dans la réduction des polluants (NOx et COV), Ciments Calcia s'est appuyé sur plusieurs travaux. Un test « statique » en laboratoire a tout d'abord été réalisé. Il avait pour but de mettre en évidence la réaction d'un béton formulé avec le ciment TX Aria® en présence d'oxydes d'azote, en la comparant au comportement d'un béton utilisant un ciment traditionnel. Les résultats furent probants : dans une pièce de 35 m3, 100 % de la teneur en NOx est détruite en 6 heures grâce à l'échantillon de 4 m2 composé de ciment TX Aria®.
Une seconde expérimentation a été engagée en condition « dynamique ». Pour ce test, un paysage urbain, faisant appel aux performances de la gamme TX Aria® Ligne environnement, a entièrement été reproduit au 1/5e. Des mesures ont ainsi pu être menées pour évaluer l'action des matériaux mis en œuvre sur l'air ambiant pollué. Ici, entre 20 % et 80 % de la teneur en NOx a été détruite suivant la direction du vent dans des conditions d'exposition naturelle, grâce au matériau. La gamme ouvre de larges perspectives en neuf comme en rénovation par la diversité des produits qu'elle regroupe, estime le cimentier. Elle permet, selon lui, l'utilisation de cette technologie dans des domaines diversifiés en travaux publics et génie civil ou en bâtiment (enduits extérieurs, murs anti-bruit, revêtements minéraux base ciment notamment).
Déjà, les premiers chantiers expérimentaux d'évaluation de l'efficacité dépolluante en NOx ont été réalisés. Une expérimentation à Segrate (Italie) a permis de mettre en évidence l'efficacité des matériaux dépolluants en conditions réelles en extérieur. L'activité dépolluante de 7.000 m2 de mortier formulé avec ce ciment a été comparée à la même surface en enrobé sur le passage de 1000 voitures par heure. Une réduction de 60 % de la teneur en NOx a été constatée avec la surface traitée à base de ciment TX Aria®. De même, un second chantier à Calusco (Italie) a été réalisé sur 8.000 m2 de pavés autobloquants bicouches fabriqués avec ce ciment et comparé à la même surface d'enrobé sur le site d'une cimenterie. Le résultat fait apparaître la suppression des pics de pollution sur la zone pavée.
Un matériau innovant mais qu'il conviendrait d'utiliser en quantité pour que les bénéfices soient préservés. Des bénéfices qui ne devront d'ailleurs pas dispenser des efforts de réduction de la pollution atmosphérique et de la diminution du trafic routier notamment.