Mais les Etats-Unis, qui représentent pourtant environ 20 % des émissions de CO2 du monde pour seulement 5 % de sa population, refusent toujours de ratifier ce protocole. Pour régler l'effet de serre, le président George W. Bush mise plutôt sur les percées technologiques. Il rejette de ce fait toutes initiatives de la communauté internationale visant à donner une suite au protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Pourtant, mercredi dernier, le gouverneur républicain de Californie Arnold Schwarzenegger a annoncé avoir signé un accord historique avec le parlement californien pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Je suis content d'annoncer que nous sommes arrivés à un accord historique sur la législation pour combattre le réchauffement global, a indiqué dans un communiqué le gouverneur après la signature de cet accord. Maintenant, nous pouvons avancer et faire que la Californie soit le leader mondial dans les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, a ajouté M. Schwarzenegger. Le succès de notre système servira d'exemple à d'autres Etats et à d'autres pays qui feront de même, car la lutte contre le réchauffement climatique se poursuit, a estimé Arnold Schwarzenegger.
Vendredi 31 aout, la loi* a été voté. Elle prévoit de ramener les émissions de l’Etat à leur niveau de 1990 d’ici 2020. Elle exige en fait une baisse de rejets de 25% en 30 ans et de 12% par rapport au niveau actuel, explique-t-on dans la lettre de la SNDD. Les secteurs visés sont ceux qui « contribuent le plus » aux émissions et notamment l’électricité produite ou importée, le raffinage du pétrole et le gaz. D’ici le 1er janvier 2008, une agence indépendante chargée de contrôler la qualité de l’air, le State Air Resources Board, devrait fixé définitivement les émissions de l’année de référence (1990) et les modalités des inventaires que les entreprises seront tenues d’établir. D’ici le 1er janvier 2009, l’agence devrait en outre élaborer un Plan climat pour « réaliser d’ici 2020 le maximum de réductions avec les meilleures technologies disponibles et le meilleur rapport coût-efficacité ». Les mesures inscrites au Plan feront l’objet d’arrêtés d’ici 2011 pour application à partir de 2012. Parmi ces dispositions « pourra » figurer un marché d’échanges de quotas de CO2.
L'administration Bush semble ainsi de plus en plus isolée y compris dans son propre camp. Des initiatives locales de réduction d'émissions se multiplient à travers les Etats-Unis. De nombreux Etats et sociétés américaines ont déjà conclu des accords de limitation de leurs émissions. Neuf états qui comptent pour 14 % des émissions américaines de GES et 3,4 % des émissions mondiales prévoient de stabiliser les émissions de GES des grandes centrales à leur niveau actuel d'ici 2020 (Regional Greenhous Gas Initative). Les Maires de 166 villes américaines se sont entendus sur un accord pour lutter contre le changement climatique.
Nombre de climatologues mettent en garde contre les graves conséquences des changements climatiques. Il est désormais clair qu'il est urgent d'agir. Lors de la dernière conférence mondiale sur le climat (Montréal décembre 2005), des discussions ont donc été lancées en vue d'impliquer tous les pays dans les efforts de réduction des émissions. Il reste donc à espérer que les discussions se transforment en décisions lors de la prochaine conférence mondiale sur le climat, en novembre à Nairobi. Dans la négative, le principe même du développement durable - consistant à se développer tout en préservant le patrimoine des générations futures - semblerait totalement bafoué en toute connaissance de cause...
* http://www.leginfo.ca.gov/
Article publié le 04 septembre 2006