C'est le cas par exemple en Haute-Savoie où un bailleur social construit un bâtiment HQE et où une association construit des bureaux passifs.
Le bailleur social dénommé HALPADES s'est lancé dans la construction d'un logement social selon les critères HQE avec le bâtiment des Elfes en Haute-Savoie. Motivé par un objectif de baisse des charges, d'amélioration du confort et de la santé des occupants et de la baisse des émissions de CO2, le projet introduit des réponses techniques simples. Le bâtiment a été dans un premier temps isolé par l'extérieur afin de supprimer les ponts thermiques. Le choix d'installer une chaudière à gaz à condensation pour le chauffage accentue les économies d'énergie. Pour l'eau chaude sanitaire, 30m2 de panneaux solaires thermiques ont été intégrés en toiture pour couvrir 56% des besoins. Les architectes ont également opté pour l'installation de serres-vérandas afin d'offrir un espace de vie participant au confort intersaison en faisant office de zone thermique tampon. La circulation d'air a également fait l'objet d'une attention particulière pour assurer un bon renouvellement naturel.
En ce qui concerne l'électricité, le bâtiment a été légèrement surélevé pour permettre un éclairage naturel des sous-sols. Les parties communes sont elles aussi éclairées de façon naturelle et munies de capteurs de présence. Concernant la santé des habitants, un revêtement lisse a été préféré à la moquette pour éviter les acariens et les colles et peintures utilisées ont été choisies de manière à limiter les COV (norme NF environnement).
Ces éléments de construction ont été complétés par des actions d'information et de formation des locataires et du personnel de maintenance.
Le surcoût de ces opérations s'élève à environ 74.000€ mais tous ces aménagements ont permis de réduire les charges de 225€ par logement et par an. L'isolation par l'extérieur et la chaufferie solaire représentent les plus gros postes d'investissement (27 et 21% respectivement). Cependant ces surcoûts seront rentabilisés en huit ans grâce aux économies réalisées. Concernant le CO2, les économies s'élèvent à plus d'une tonne évitée chaque année par logement.
Si ces quelques équipements semblent simples à mettre en œuvre et rapidement rentabilisés, ils ne sont malheureusement pas encore systématiquement intégrés. D'autres expériences vont même plus loin en cherchant à supprimer totalement les besoins en énergie du bâtiment comme l'a imaginé l'association Énergies Environnement 74 avec son projet « une maison pour la planète ».
Pour la création de ces nouveaux bureaux, Énergies Environnement 74 s'est associée à l'École d'Ingénieurs de Genève en Suisse dans le cadre du programme INTERREG III A nommé « savoir-faire en matière de bâtiment à faible impact environnemental ». L'objectif est de construire un bâtiment à très faible impact sur l'environnement en tendant vers une consommation d'énergie nulle afin de démontrer et faire évoluer les pratiques des décideurs et des professionnels de la construction dans le sens de la qualité environnementale et énergétique.
Le bâtiment doit accueillir sur 600m2 un espace d'information, un centre de documentation, des formations, une exposition et veut être une vitrine technologique. Il a été conçu en associant les approches Haute Qualité Environnemental et le label suisse Minergie. Les concepteurs se sont donc fixé un objectif de besoin énergétique inférieur ou égal à 72 MJ/m2 et par an. Par comparaison le label Minergie est à 164 MJ/m2/an. Pour cela ils ont cherché à limiter les pertes par le toit, le plancher, les façades les vitrages et la ventilation. Ils ont également pris en considération l'énergie qui sera apportée par les personnes et les matériels présents dans le bâtiment.
Afin de choisir les matériaux et équipements les plus aptes à limiter les atteintes à la santé, à l'environnement et à répondre à ces objectifs énergétiques, de nombreuses simulations et un écobilan du bâtiment a été réalisé. Cette méthode d'analyse permet de quantifier les impacts environnementaux du bâtiment tout au long de son cycle de vie, soit de l'extraction des matières premières qui le composent à sa déconstruction en passant par sa phase d'utilisation. Plusieurs scénarios ont été étudiés, différents en fonction des matériaux utilisés (acier, briques, bois), des équipements installés (solaire thermique, chaudière à bois ou électricité).
Résultats : le bâtiment sera construit en bois de pays sur des fondations en béton avec une isolation en cellulose. Les besoins réels de chauffage ne dépasseront pas les 20 kWh/an/m2 et seront fournis par une chaudière bois de 7KW associée à des diffuseurs d'air chaud. Un puits canadien permettra de préchauffer l'air frais en hiver et rafraîchir le bâtiment en été. Les fenêtres seront équipées de triples vitrages. 100m2 de panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit fourniront l'électricité nécessaire aux besoins annuels des utilisateurs (10.000 kWh) et seront reliés au réseau d'EDF. 6m2 de panneaux solaires thermiques en toiture assureront la production d'eau chaude destinée à la cuisine et à la douche. L'eau de pluie sera récupérée par une cuve enterrée de 20m3 pour alimenter les toilettes et l'arrosage. Au final, le bâtiment produira plus d'énergie qu'il n'en consommera.
La construction devrait être lancée début 2007 et l'emménagement dans les locaux est prévu pour début 2008.