Or il apparaît que 30% des déperditions thermiques des bâtiments sont dues à la toiture. Ainsi connaître le niveau de déperdition de la toiture est un excellent indicateur de la déperdition globale, et donc, de la qualité de l'isolation du bâtiment !
C'est dans ce contexte que la Ville de Marseille a mis au point récemment un service sur Internet* qui permet aux habitants de constater les déperditions de chaleur en toiture établie pour les inciter à engager des travaux qui contriburont à réduire leur facture énergétique. En lançant l'opération thermographie aérienne sur l'ensemble des zones urbaines habitées (140 km2), Marseille s'inscrit dans une dynamique d'économie et d'efficacité énergétique, indique la plaquette de présentation du projet.
Pour réaliser ces vues aériennes un avion équipé d'une caméra a effectué plusieurs survols de la ville lors de l'hiver 2006 pour visualiser les variations de chaleur en toiture et détecter leurs défauts d'isolation. Le traitement de ces informations a permis de créer des images sous forme de cartes thermiques affichant le niveau de déperdition. L'opération qui a coûté 140.000 euros à la municipalité, lui servira d'outil pour répertorier les édifices municipaux à rénover en priorité mais n'entraînera aucune obligation de travaux pour les particuliers, précise la ville de Marseille.
En France, quelques villes (Aubagne, Gap ou Dunkerque) se sont déjà lancées dans une thermographie de leurs bâtiments. Une opération de thermographie aérienne infrarouge avait été menée sur le territoire de la Communauté urbaine de Dunkerque en Février et Mars 2004 permettant de visualiser certaines pertes d'énergie. Ce projet a permis de mettre en évidence des déperditions de chaleur par les toits. Nombreux furent les usagers venus consulter les résultats de la thermographie, indique la Communauté urbaine de Dunkerque. À la suite de cette initiative, certains foyers ont même réalisé des travaux afin d'améliorer l'isolation de leur habitation et réduire leurs dépenses annuelles de chauffage, ajoute-t-elle. Face à l'évolution croissante des tarifs, Dunkerque Grand Littoral a décidé de s'investir davantage en lançant l'opération Réflexénergie. L'objectif : donner les moyens aux citoyens de faire des économies d'énergie. C'est ainsi qu'un fonds d'aides spécifiques aux habitants des 18 communes de l'agglomération fut créé en juin 2006. En conséquence, outre les aides nationales (les crédits d'impôts, la TVA à taux réduit, les aides de l'Agence Nationale de l'Amélioration de l'Habitat) et les aides régionales (le prêt à taux zéro « Isolto »), les habitants de l'agglomération dunkerquoise peuvent d'ores et déjà bénéficier**, selon certaines conditions, d'aides complémentaires de la Communauté urbaine pour leurs travaux d'isolation des toitures et d'installation de chauffe-eau solaire. D'autre part, selon les termes d'une convention de partenariat qui a été signée avec la Communauté urbaine de Dunkerque lors du Salon de l'Habitat, EDF apporte son soutien à cette opération et partage l'effort financier de la CUD en contribuant au fonds communautaire d'aides aux économies d'énergies.
Début février, la ville de Gap a elle aussi réalisé une opération de thermographie aérienne infrarouge afin de déterminer le niveau de déperdition thermique des bâtiments publics et privés de la commune. Pendant quatre matinées, un hélicoptère équipé d'une caméra infrarouge, dotée d'une précision de 0,02 degrés, a survolé les 4200 hectares de la commune. 40 000 images numérisées ont ainsi pu être enregistrées. Elles ont été traitées pour établir des cartes thermiques (140 ha chacune), suivant une échelle de 6 couleurs. Cette opération, d'un coût de près de 109 000 euros HT a bénéficié des subventions de l'Union européenne (50%), de la région (20%) et du conseil général (10%).
*Consulter la thermographie de Marseille
**Renseignements : 0800 283 675