D'après la commission européenne, la croissance de la demande de pétrole pourrait être réduite de moitié si la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité mondiale était portée à 34 % en 2050 contre 13 % actuellement. Selon l'Agence internationale de l'énergie, cela permettrait aussi de réduire les incidences sur l'environnement, et notamment de ramener les futures émissions de dioxyde de carbone à leur niveau actuel. Mais pour l'heure les projets de promotion de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables attirent très difficilement les capitaux commerciaux. Les problèmes, selon la commission, ont essentiellement trait au manque de capital-risque, qui représente une garantie importante pour les prêteurs. Le but du GEEREF consiste à donc d'offrir de nouvelles possibilités de partage des risques et de cofinancement afin d'encourager les investissements commerciaux nationaux et internationaux. Les problèmes d'accès à l'énergie sont un obstacle majeur dans les régions qui ont déjà du mal à attirer les capitaux, a expliqué Louis Michel, le commissaire chargé de l'environnement. Ce Fonds permettra de mobiliser les investissements privés et deviendra une véritable source de développement, en particulier pour l'Afrique, a-t-il ajouté.
Plutôt que de financer directement les projets, le GEEREF stimulera la création de sous-Fonds régionaux spécifiquement adaptés aux conditions et aux besoins régionaux. Certains sont prévus pour la région ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), l'Afrique du Nord, les pays d'Europe de l'Est non-membres de l'UE, l'Amérique latine et l'Asie. L'accent sera mis sur les investissements d'un montant inférieur à 10 millions €, ceux-ci étant le plus souvent ignorés par les investisseurs commerciaux et les institutions financières internationales, indique l'institution européenne.
La Commission compte doter le Fonds d'une contribution de démarrage de 80 millions € pour les quatre années à venir et espère que d'autres sources publiques et privées porteront cette dotation à au moins 100 millions € ce qui devrait permettre de mobiliser 300 millions € de capital-risque supplémentaire, voire à plus long terme jusqu'à 1 milliard €. Selon la Commission, des investissements d'un milliard d'euros permettraient de mettre sur les marchés des pays tiers une capacité de production d'énergie respectueuse de l'environnement proche de 1 gigawatt, qui assurerait la fourniture de services énergétiques durables à un nombre d'individus compris entre 1 et 3 millions. Cela contribuerait à supprimer 1 à 2 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an !