Alors que s'ouvre à Nairobi, le 6 novembre, la Conférence internationale sur le climat des Nations Unies, les organisations non gouvernementales appellent à la mobilisation planétaire le samedi 4 novembre. En France, de nombreuses manifestations se dérouleront à l'appel de huit ONG de défense de l'environnement : le Réseau Action Climat, les Amis de la terre, Greenpeace, Agir pour l'Environnement, France Nature Environnement, WWF, Réseau Sortir du Nucléaire et Vélorution. L'objectif : inciter les citoyens à agir et faire pression sur les gouvernements afin que de réels engagements soient pris au niveau international pour préserver le climat. Nous pensons qu'il est extrêmement important que les citoyens s'approprient cette question du dérèglement climatique et qu'ils expriment leurs préoccupations et fassent pression auprès des décideurs afin que ceux-ci prennent enfin des mesures fortes, souligne Olivier Louchard, coordinateur du Réseau Action Climat France (RAC-F) qui coordonne cette journée en France.
Sous le slogan « le climat change... et nous, on fait quoi ? » ce sont, au total, 17 actions locales ou régionales* qui ont été mises en place et notamment à Lille, Rouen, Brest, Strasbourg, Marseille, Nice, Bordeaux, Nouvelle-Calédonie… et Paris. Ces actions ont diverses formes : débats citoyens, stands d'information, expositions, manifestations collectives, carnavals, théâtre de rue, animation avec des enfants, actions directes non violentes, interpellations des décideurs.
À Paris, une marche festive mais revendicative partira de la place du châtelet à 14h pour rejoindre le parvis de Beaubourg où se tiendront des animations et des prises de personnes engagées contre le changement climatique. À Bordeaux, un rassemblement sera organisé au Miroir des quais à 14h30, en face de la place de la Bourse. Les citoyens sont invités à s'équiper d'objets symbolisant la montée des eaux : bottes, bouées, tubas, palmes.
Le Réseau Action Climat France espère une mobilisation à la hauteur de l'enjeu. L'essentiel est de faire passer trois messages au niveau international, explique-t-il. Que les décideurs se mettent vite d'accord sur la teneur de leurs engagements après 2012 puisque tout retard dans la prise de décision rendra pratiquement impossible l'atteinte de l'objectif de la Convention, à savoir, la stabilisation du climat. Le RAC-F demande également à ce que les pays industrialisés s'engagent sur des objectifs beaucoup plus ambitieux de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre et qu'ils aident les pays en développement à s'adapter aux effets du changement climatique qui sont déjà visibles.
Au niveau national français, le collectif d'association souhaite que le gouvernement s'engage à réduire ses émissions de GES de 30% d'ici 2020 pour être cohérent avec l'objectif facteur 4, et mette en œuvre des mesures fortes en matière de transports et de bâtiment, deux secteurs qui représentent respectivement 19% et 26% des émissions nationales et qui ont connu des hausses respectives de 22% et 23% entre 90 et 2004. Par exemple, pour remédier aux conséquences climatiques et sociales des logements mal isolés, il est nécessaire de les rénover progressivement pour réduire leur consommation énergétique à 50KWh/m2/an pour le chauffage, explique Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre. La consommation moyenne actuelle est de 210KWh/m2/an, ce qui demande un plan national extrêmement ambitieux. Selon elle, un programme de rénovation de 400.000 logements par an sur 40 ans est donc nécessaire avec priorité aux logements sociaux. Ces propos constituent donc très clairement un message adressé au gouvernement qui devrait présenter l'actualisation du plan Climat français le 13 novembre prochain !
*http://www.rac-f.org/4novembre