Les communes sont donc amenées à rénover ou construire de nouveaux équipements dont les stations d'épuration. C'est le cas par exemple de la ville de Vallauris Golfe Juan qui bénéficiera d'une nouvelle station en 2008. Située entre Cannes et Antibes, cette ville côtière et touristique de 27.000 habitants en hiver et 50.000 en été a engagé une série de travaux afin de sécuriser la collecte des eaux usées, augmenter la capacité épuratoire et améliorer le niveau de traitement pour répondre aux exigences qu'impose la législation en vigueur. Suite à l'étude diagnostique du réseau d'assainissement communal et de son schéma directeur d'assainissement réalisés en 2001, la commune a prévu d'effectuer des travaux sur son réseau de collecte et de construire une nouvelle station de traitement des eaux usées. La capacité de la nouvelle station est fixée à 64.000 équivalent-habitants, correspondant à un débit moyen de 15 800 m3/jour.
Le site retenu se trouve sur la zone portuaire. Par conséquent, l'enjeu majeur du projet réside dans la réussite de l'intégration des installations à proximité du Port de Plaisance et des plages. Le projet de construction de la nouvelle station d'épuration de Vallauris Golfe Juan a donc été conçu selon une démarche de « Haute Qualité Environnementale » (HQE). Pour ce type de construction, la qualité environnementale se traduit par quatre cibles prioritaires : la relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat, le confort olfactif, le confort acoustique et un chantier à faible nuisance. C'est pourquoi, l'approche architecturale a été couplée à une étude d'intégration paysagère afin que le projet soit une réussite en matière d'intégration sur son site d'accueil. Résultat, l'ouvrage sera à 80% enterré et les arbres situés sur l'emprise du bâtiment devraient être replantés en respectant, chaque fois que cela sera techniquement possible, l'essence et la taille des végétaux concernés.
Une attention particulière a été portée à la désodorisation des ouvrages. L'ensemble des étapes de traitement de l'eau et des boues sera exécuté dans des locaux fermés et mis en dépression. L'évacuation des boues déshydratées ne devrait pas engendrer d'impacts sur l'air ambiant puisqu'elle se déroulera dans des camions étanches, via un sas de sortie, également mis en dépression et désodorisé.
Concernant le confort acoustique de l'installation, une campagne préalable de mesures de bruit a été réalisée afin de caractériser l'état initial sonore du site et de définir les niveaux de bruit à respecter selon la législation relative à la gêne de voisinage. Il semblerait que les précautions nécessaires aient été prises dans la sélection des éléments constitutifs des différents postes de traitement pour limiter tout impact dès la source (capotage des machines tournantes, locaux traités phoniquement…).
Le chantier a débuté en avril 2006 par la reconstruction de l'émissaire chargé de rejeter en mer les eaux de la future station après traitement. Ce rejet des eaux épurées se situera à 1.800 mètres au large et par 39 mètres de profondeur. La pose de l'émissaire a été réalisée en accord avec le Conseil Scientifique des Iles de Lérins qui s'est chargé de recenser les espèces protégées dans la zone de pose et de déplacer les individus présents. Ce Conseil Scientifique devra par la suite réaliser le suivi de la faune et flore du secteur sur les trois prochaines années.
Les travaux sur les collecteurs terrestres en amont et en aval de la station de traitement des eaux usées démarreront en janvier 2007 et devraient durer 8 mois.
Cette nouvelle station représente un investissement total de 29,7 millions d'euros, financés par Lyonnaise des Eaux- Groupe Suez (maître d'ouvrage délégué), l'Agence de l'Eau-Rhône-Méditerranée-Corse, le Conseil Général des Alpes-Maritimes et la Ville de Vallauris Golfe Juan.