Ses conclusions doivent inspirer la loi d'orientation sur les énergies qui sera présentée début 2004 et qui doit engager les choix français sur 30 ans.
Nicole Fontaine a annoncé qu'elle allait proposer au Premier ministre de ''choisir'' le réacteur nucléaire de troisième génération EPR pour renouveler le parc nucléaire français.
Lors de la présentation du rapport du député Jean Besson dans le cadre de la préparation du projet de loi sur les énergies. Nicole Fontaine a annoncé que :
''L'EPR, fruit de la coopération franco-allemande, a des avantages incontestables. Il est moderne et beaucoup plus sûr, dix fois plus que les centrales nucléaires actuelles. Il plus compétitif de 10% par rapport aux centrales nucléaires actuelles donc il va permettre de diminuer le prix de l'électricité.
Il produit moins de déchets radioactifs que le nucléaire actuel. Je proposerai donc au Premier ministre de prendre cette décision de choisir l'EPR dans les meilleurs délais. Le coût de la construction d'un prototype, qui sera payé par les industriels concernés, est de 3 milliards d'euros''.
Le groupe nucléaire public français Areva est co-concepteur du projet EPR avec Siemens. L'EPR attend depuis plus de deux ans un feu vert du gouvernement français. Il est l'objet de vives critiques de la part des anti-nucléaires, qui voient dans son développement un moyen de relancer le nucléaire pour plusieurs décennies.
''La France ne peut raisonnablement pas se passer de l'énergie nucléaire. Les énergies renouvelables sont un complément indispensable aux énergies classiques, mais ne peuvent être une alternative'' a dit la ministre.
Les énergies issues du soleil et du vent représentent moins de 1% de la consommation française d'électricité, le nucléaire 75% et l'hydraulique 14%. La France s'est engagée, dans le cadre d'une directive européenne, à faire passer de 15% (en 1997) à 21% en 2010 la part de sa consommation d'électricité produite à partir de sources d'énergies renouvelables.
Pour atteindre cela, il faudrait selon les industriels du secteur installer à cette échéance 14.000 à 15.000 mégawatts d'éolien et 300 MW d'électricité photovoltaïque, contre seulement 220 MW et 11 MW aujourd'hui respectivement.
Selon les spécialistes, le rapport Besson donne la priorité à trois filières : l'éolien, le solaire thermique (eau chaude et chauffage solaire) et le solaire photovoltaïque (qui peut fournir de l'électricité au réseau). Il propose d'inscrire dans la loi des objectifs précis pour chaque filière.
Pour débloquer les projets d'éoliennes qui s'engluent dans d'interminables procédures en région, il propose que les permis de construire ne soient plus octroyés par les préfets, mais par les maires, au contact direct des populations. Il préconise d'augmenter le crédit d'impôt pour l'achat de chauffe-eau solaires par les particuliers.
Pour le solaire photovoltaïque, M. Besson prône un tarif d'achat par EDF de même niveau qu'en Allemagne. Chaque producteur d'énergie photovoltaïque allemand se voit rembourser 46 centimes d'euros par kw/h par le réseau, contre seulement 15 centimes en France continentale et 30 centimes pour la Corse.
Avec AFP