L'Italie espère que la conférence aboutira à un résultat positif capable de consolider la crédibilité de la Convention (de l'ONU sur le climat) et du Protocole, outils appropriés pour affronter le défi mondial des changements climatiques, indique le message. Elle espère aussi, ajoute le document, que ce résultat positif sera capable d'encourager la Russie, les Etats-Unis et l'Australie à ratifier le protocole.
Cette phrase clé du message n'a pas été prononcée par le ministre italien de l'Environnement, Altero Matteoli, qui a lu l'intervention de M. Berlusconi à la tribune. Mais elle reflète bien la position italienne, a souligné l'entourage du ministre.
Le président du Conseil italien s'est excusé de ne pouvoir venir accueillir en personne les ministres de l'Environnement et les délégués de 188 pays participant à la conférence de Milan qui se tient sous l'égide de l'ONU.
Malheureusement, les intenses consultations de ces jours-ci sur la nouvelle Constitution européenne me retiennent personnellement en tant que président de l'Union européenne et m'empêche d'être avec vous à Milan , a poursuivi le chef du gouvernement dans son message prononcé par M. Matteoli.
La Russie hésite à ratifier le Protocole de Kyoto qui impose des réductions de gaz à effet de serre aux pays industriels. Les Etats-Unis et l'Australie ont annoncé qu'ils ne le ratifieraient pas.
Depuis la défection américaine, le feu vert russe conditionne l'entrée en vigueur de Kyoto en raison des règles de ratification de l'accord.
Dans l'après-midi les ministres de l'environnement devaient évoquer l'adaptation, l'atténuation (du changement climatique) et le développement durable.
Jeudi matin ils se pencheront sur les nouvelles technologies dans une table ronde co-présidée par le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires mondiales, Paula Dobriansky, le sujet tenant à coeur aux Américains.
Enfin jeudi après-midi une table ronde sur l'évaluation des progrès déjà accomplis pourrait permettre d'aborder l'avenir des négociations climatiques.
Pour éviter tout affrontement, les hauts fonctionnaires avaient débloqué mardi le dernier point contesté dans les règles d'application de Kyoto. Ils ont convenu que les OGM et les espèces d'arbres non endémiques et potentiellement menaçantes pour les espèces locales pourraient faire partie, après étude de risques, des projets visant à augmenter le stockage des gaz à effet de serre dans les forêts.
Le compromis autorise les pays du Nord qui le souhaitent à ne pas prendre en compte dans leur bilan national d'émissions les projets OGM-espèces envahissantes de leurs investisseurs dans les pays du Sud.
Cette disposition a été vivement critiquée par les Etats-Unis et l'Australie, selon des diplomates européens. Et les Etats-Unis ont rappelé en séance, lors de l'adoption formelle du compromis dans la nuit de mardi à mercredi, que les accords commerciaux avaient une valeur supérieure aux accords environnementaux. Ils ont ainsi laissé entendre qu'ils n'hésiteraient pas à attaquer devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) toute entrave aux OGM fondée sur le compromis de Milan.
Source : AFP