Aujourd'hui au 4e rang européen (avec 660 000 m2 ,parc existant en 2002) de capteurs) derrière l'Allemagne, la Grèce et l'Autriche, le marché français du solaire thermique tient son évolution :
- Au soutien des conseils régionaux et parfois généraux.
La majeure partie des conseils régionaux se sont engagés avec l'ADEME dans ce projet ambitieux, les premiers dès la mi-99, la plupart en 2001 ou 2002, dans le cadre des contrats de plan État-Régions. Avec chacun, des négociations ont abouti à la définition du montant des subventions publiques accordées.
Au total, un capteur type de 4 m2 pour une famille de quatre personnes reçoit dans beaucoup de régions une prime d'environ 1 400 euros .
Certains conseils généraux et des communes ont également souhaité s'impliquer financièrement dans cette opération.
- Au développement de la filière.
Cette politique de soutien a été précédée par l'élaboration d'une charte, Qualisol, à destination des installateurs chauffagistes. Ils sont aujourd'hui plus de 4000 à l'avoir signée contre 500 en 2000 et à s'être engagés à respecter les dix exigences de bonne pratique et de qualité de service rendu aux clients. L'agrément fait l'objet d'un renouvellement tous les deux ans, après un audit de contrôle. Aujourd'hui, la très grande majorité du territoire est couvert par des installateurs Qualisol, grâce notamment à l'implication des délégations régionales de l'ADEME sur le terrain.
- Aux aides publiques incitatives (crédit d'impôt, réduction du taux de TVA, garantie de résultats solaires/GRS).
- À une opinion française favorable.
En effet, la protection de l'environnement est considérée comme l'une des trois préoccupations majeures pour les Français.
À ce jour, les conditions d'un marché pérenne passent par l'assurance de la qualité des produits proposés, la puissance du réseau d'installateurs, la garantie de mise en œuvre, et l'implication des maîtres d'ouvrage et d'œuvre !
Aujourd'hui, on recense une vingtaine de fournisseurs de chauffe-eau solaires individuels (CESI) sous avis technique, éligibles aux primes attribuées par l'Ademe.
Pour la production d'eau chaude sanitaire, le chauffage des locaux, des piscines ou la climatisation, l'installation fait appel aux capteurs solaires à circulation liquide. Parmi les systèmes proposés, le capteur vitré s'avère le plus répandu et le plus mature. Il consiste à capter l'énergie solaire sur un absorbeur plan au travers d'un vitrage. Toutefois, il atteint difficilement des températures élevées avec un bon rendement. Le capteur sous vide, c'est-à-dire la mise sous vide de l'absorbeur, permet d'obtenir ce rendement, mais pour un coût plus élevé. Equipé d'un concentrateur parabolique destiné à améliorer le coefficient d'absorption, le capteur concentrateur parabolique (CPC) offre également un bon rendement à faible incidence, mais onéreux. Quant au capteur sans vitrage qui canalise l'énergie solaire via un absorbeur en matériaux de synthèse, il génère des pertes élevées, mais s'avère intéressant en termes de prix, notamment en préchauffage des piscines.
Parmi les systèmes adaptés à la production d'eau chaude solaire individuelle, se trouve le capteur Autostockeur. Sa capacité à chauffer directement le stock d'eau en fait le système le plus simple et le plus économique du marché. Vu sa tendance à générer des pertes noctures, ce procédé est surtout utilisé dans les DOM-TOM. Le système Thermosiphon consistant à transférer l'énergie du capteur vers le stock par différence de densité, a l'avantage d'être simple, mais d'impliquer la proximité du stock et du capteur. Avec les systèmes ''à circulation forcée'', le stockage peut en revanche être éloigné des capteurs, puisque l'énergie est transférée à l'aide d'une pompe. Toutefois, ce procédé nécessite une régulation et des sondes de mesures. Enfin, le système ''faible débit'' fonctionne à circulation forcée. Plus complexe, il permet de limiter le débit dans les capteurs, afin d'optimiser la boucle solaire et le stock. Ce procédé autorise une consommation d'appoint réduite particulièrement en zone climatique froide.
La France poursuit ses efforts pour remplir ses engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto. Il est nécessaire de diversifier le bouquet énergétique en faisant une large place aux énergies renouvelables, notamment au solaire thermique ( + 50 % d'ici 2015). Lorsqu'on sait que la chaleur à basse température s'avère le premier besoin énergétique en quantité (33%) de la société française, on mesure l'enjeu que représente le développement de l'énergie solaire thermique, au côté d'autres énergies renouvelables comme l'éolien, le biogaz, la géothermie, l'hydraulique ou le solaire photovoltaïque.