Vendredi 14 mai 2004, au palais d'hiver du jardin d'acclimatation, l'Ademe lançait sa campagne de mobilisation nationale sur les économies d'énergie et le changement climatique, planifiée sur 3 ans.
Serge Lepeltier, ministre de l'Écologie et du Développement durable, et Patrick Devedjian, ministre délégué à l'Industrie, ont participé, au lancement de cette campagne qui a débuté le 23 mai et qui s'inscrit dans le cadre d'une politique générale menée par le Gouvernement avec, notamment, le projet de loi d'orientation sur l'énergie et le futur plan Climat. Son objectif est d'inciter la population à agir pour une cause d'intérêt général, montrer des gestes simples à mettre en oeuvre en expliquant leur raison d'être afin qu'ils réduisent leur consommation d'énergie et qu'ils contribuent ainsi à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
Mais ce pari est difficile car, si 73 % des Français déclarent qu'il faut changer de comportement pour empêcher l'augmentation des gaz à effet de serre, 10 % seulement citent les économies d'énergie au quotidien comme geste efficace (Enquête RCB Conseil 2003) et seulement 10% des Français savent décrire le phénomène des gaz à effet de serre considéré comme extérieur, complexe et abstrait.
Pourtant nos comportements quotidiens (déplacements, chauffage, éclairage, notamment) sont responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre qui modifient l'atmosphère et le climat, rappelle l'Ademe. A elles seules, les émissions françaises de gaz à effet de serre dues aux déplacements ont augmenté de 23% en 12 ans (1990-2002), selon les derniers chiffres officiels.
Les français ignorent que les voitures, l'électricité et le chauffage au fioul ou au gaz émettent du CO2, principal gaz à effet de serre, et qu'en utilisant moins leur voiture, en renonçant à la climatisation et en ne laissant pas leur télé en veille, ils contribuent à prévenir canicules, tempêtes et autres désastres, soulignent aussi l'Ademe.
Pour relever ce pari, l'Ademe s'est donc donné les moyens avec une première vague de spots TV (depuis le 23 mai avec le célèbre refrain de Dalida ''Paroles, Paroles'' ponctue les clips) et radio diffusés à partir du 14 juin. Les spots seront diffusés durant trois semaines, puis de nouveau à la rentrée. Après un premier bilan, l'opération reprendra en 2005 et 2006. Elle coûtera 10 millions d'euros au total à l'Ademe, dont 3 millions en 2004.
Des Français de toutes les couches sociales expliqueront les gestes économes en énergie, à la télévision sous forme de micro-trottoir diffusé juste avant le 20h.
Par ailleurs, l'ademe a aussi créé un club baptisé Planète gagnante auquel peuvent participer tous ceux désireux d'aider à diffuser les messages.
D'ores et déjà plus de 200 opérations sont prévues dont des animations réalisées dans les gares avec la SNCF, des actions avec la fédération des magasins de bricolage ou la diffusion, dans les cinémas Gaumont et Pathé, de 300 000 tests CLIMAct. Ce dernier permet de mesurer son impact sur le réchauffement climatique et d'apprendre à le réduire. Il est aussi présent sur le site de l'ADEME, relais important de la campagne.
La campagne sera relayée par le réseau des 280 conseillers Info-Énergie présents dans les 155 espaces info répartis sur le territoire. Chargés de compléter les messages transmis lors de la campagne, ils recevront les particuliers pendant leurs permanences, répondront aux questions posées par téléphone au numéro Azur 0810 060 050 et mettront des brochures et des plaquettes de conseils pratiques à la disposition du public.
En un siècle, les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont augmenté de 35%, avec pour principales conséquences : l'augmentation de la température globale et des phénomènes météorologiques extrêmes qui semblent se multiplier. (Ex en France : les tempêtes de décembre 1999, les inondations de 2001 ou la canicule de l'été 2003)
Les climatologues ont constaté que la température moyenne de la planète avait augmenté de 0,6°C au cours du XXème siècle. Au cours du XXIème siècle, la température moyenne pourrait augmenter, selon les scénarios de développement adoptés, de 1,4°C à 5,8°C en raison des émissions des gaz à effet de serre dues aux activités humaines.
La communauté scientifique s'accorde ainsi sur un point : l'aggravation de l'effet de serre joue un rôle majeur dans le dérèglement climatique.
Il y a plus de 99 % de probabilité que nos émissions de gaz à effet de serre influent durablement sur le climat, et que l'ampleur de la hausse des températures (entre +1,4°C et + 5,8°C sur le prochain siècle) dépendra très majoritairement des politiques qui seront adoptées dans les toutes prochaines décennies par l'humanité.
Il y a plus de 90 % de probabilité pour que, dans les décennies à venir, les canicules soient plus longues et plus intenses.
Il y a plus de 90 % de probabilité pour que, dans de nombreuses régions du monde, les précipitations soient plus intenses et plus variables.
Source : ADEME