Il montre aussi que durant les 50 dernières années, la plus grande partie du réchauffement de la planète a été due aux activités humaines, en particulier aux émissions de gaz à effet de serre qui retiennent la chaleur, comme le Dioxyde de carbone (C02) produit par la combustion des carburants fossiles.
Selon les spécialistes, la concentration de CO2 dans la basse atmosphère atteint d'ailleurs, aujourd'hui son maximum depuis au moins 420.000 ans et dépasse de 34% son niveau d'avant la révolution industrielle et son augmentation s'accélère depuis 1950.
La Professeur Jacqueline McGlade, Directrice Exécutive de l'AEE déclare que ce rapport rassemble une multitude de preuves attestant que le changement climatique est d'ores et déjà en cours et que ses impacts sur les populations et les écosystèmes à travers l'Europe sont largement étendus et souvent avec des coûts économiques significatifs.
En effet, les inondations d'août 2002 (11 pays touchés) avaient provoqué quelque 80 décès, affecté plus de 600 000 personnes et occasionné des pertes économiques d'au moins 15 milliards d'US$. La vague de chaleur de l'été 2003 a causé une surmortalité de plus de 20 000 individus, notamment chez les personnes âgées. Dans de nombreux pays du sud, le volume des récoltes a diminué jusqu'à concurrence de 30% et pour la seule année 2003, la fonte des glaces a réduit la masse des glaciers alpins d'un dixième.
La Directrice Exécutive de l'AEE ajoute que l'Europe doit certes continuer à impulser les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale, mais ce rapport souligne également la nécessité de stratégies au niveau européen, régional, national et local, pour s'adapter au changement climatique. C'est un phénomène qui va considérablement influencer nos sociétés et nos environnements dans les décennies et les siècles à venir.
Par ailleurs, ce rapport estime que l'Europe se réchauffera globalement davantage que la moyenne mondiale d'ici 2100, contredisant ainsi les prédictions établies en 2001 par les experts de l'ONU et prévoit que la température mondiale grimpera de 1,4 à 5,8 degrés Celsius entre 1990 et 2100 en l'absence de lutte contre l'effet de serre et prévoit une fourchette supérieure pour l'Europe (2-6,3°C). L'AEE observe aussi que le réchauffement a affecté davantage le continent européen au XXème siècle (+0,95°C) que l'ensemble du monde (+0,7°C et prévoit que le réchauffement sera surtout marqué au XXIème siècle dans le sud (Espagne, Italie, Grèce) et le nord-est de l'Europe.
Pour inverser cette tendance, les gouvernements du monde se sont mis d'accord en 1997 sur le protocole de Kyoto de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), un traité international selon lequel les pays industrialisés réduiraient leurs émissions de six gaz à effet de serre (CO2, Méthane , oxydes d'azote, hydrofluorocarbones, perfluorocarbones et Hexafluorure de soufre) d'environ 5 % entre 1990 et 2012. Actuellement, 123 pays, parmi lesquels tous les Etats membres de l'Union européenne, ont ratifié le traité, mais les Etats-Unis ont décidé de s'y opposer. Pour entrer en vigueur, le protocole doit encore être ratifié par la Russie.
Le rapport, Impacts of climate change in Europe : An indicator-based assessment (Impacts du changement climatique en Europe: évaluation basée sur des indicateurs), est disponible à l'adresse :