Ce découplage est dû pour l'essentiel aux changements techniques dans l'industrie, par exemple le développement de la production d'électricité d'origine nucléaire entre 1980 et 1990 (énergie pour laquelle - toute autre problématique mise à part - on ne peut que constater qu'elle ne contribue pas à l'effet de serre), et à l'évolution structurelle de l'économie.
En effet, le poids du tertiaire (commerce, transport, services) dans l'économie est passé de 60 % à 65 % entre 1980 et 1997 grâce à une forte croissance de sa valeur ajoutée alors que ses émissions n'ont que légèrement augmenté. Toutefois, une autre méthode de calcul prenant en compte la réaffectation des émissions de certaines activités - industrielles et agricoles notamment - aux branches d'activité du tertiaire, révèle une corrélation moins forte.
Globalement, au regard de ces chiffres et de cette évolution qui semble favoriser la diminution des émissions de gaz à effet de serre, l'Ifen déclare que la ''tertiarisation'' de l'économie s'inscrit donc dans un Développement Durable.
On peut rester perplexe sur cette vision limitée qui reste cantonnée à la nation, voire aux pays occidentaux. Il est évident que l'activité industrielle lourde, productrice de GES, n'a pas disparu, mais s'est simplement délocalisée en Europe de l'Est ou en Asie du Sud-Est pour y croître encore plus vite et de manière moins contrôlée. En déclarant que la ''tertiarisation'' de l'économie s'inscrit dans un Développement Durable l'Ifen semble oublier que le réchauffement climatique est un enjeu mondial.