Le rapport de l'AEE indique que les volumes de transport augmentent à un rythme quasiment identique à celui de l'économie, induisant l'augmentation des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et exerçant des pressions sur la biodiversité dues à la fragmentation ou à la perturbation des habitats naturels et semi naturels par les routes, les chemins de fer et les aéroports.
Il souligne que même si les améliorations technologiques apportées aux automobiles parviennent à réduire la pollution atmosphérique due au transport routier (24 à 35 % entre 1990 et 2001) et en raison de l'augmentation des volumes de trafic, les parts de marché du transport routier et aérien continuent de croître au détriment des modes consommant moins d'énergie.
Par ailleurs, il précise aussi que la pollution atmosphérique due au transport dans les zones urbaines contribue toujours à des dizaines de milliers de décès prématurés chaque année en Europe et explique pourquoi la qualité de l'air urbain ne s'améliore pas aussi vite que les données relatives aux véhicules le laisseraient croire en constatant que les cycles d'essai actuels des nouveaux véhicules ne reflètent pas la façon dont les véhicules sont utilisés dans les conditions de conduite réelle, sous-estimant ainsi la quantité réelle de leurs émissions.
Les progrès enregistrés en Europe afin de réduire le dioxyde de carbone, apparaissent supérieurs à ce qu'ils sont en réalité car le cycle d'essai des nouveaux véhicules ne couvre pas la climatisation et certains autres types d'équipements consommateurs d'énergie, indique le rapport.
Les données indiquent égalementque de nombreux propriétaires de véhicules diesel aggravent la situation en modifiant leur moteur afin d'accroître sa puissance.
Avec plus d'optimiste, le rapport montre qu'avec la forte croissance qui se profile actuellement en matière d'utilisation de biocarburants, le secteur des transports devrait limiter l'augmentation de ses émissions de CO2.
Enfin, le rapport de l'AEE, délivre plusieurs autres messages :
- L'aviation est le mode de transport qui enregistre la croissance la plus rapide et ses impacts sur le climat, en raison des émissions de CO2 et d'autres gaz à effet de serre, dépasseront d'ici peu ceux des véhicules de transport de passagers.
- Les tarifs des trains et des bus augmentent plus vite que le coût lié à l'utilisation d'un véhicule privé, ce qui confère à la voiture un avantage par rapport aux transports publics.
- Les mesures destinées à répartir équitablement les coûts afférents aux transports en fonction des dommages causés aux infrastructures et à l'environnement, par les différents modes de transport ne progressent que lentement.
- Les infrastructures de transport, notamment la route et les réseaux ferroviaires à grande vitesse, poursuivent leur expansion, fragmentant ainsi davantage le paysage.
Cette remarque peut paraître étrange dans la mesure ou elle renvoie dos à dos le transport ferroviaire et routier alors que le but de cette étude est de sensibiliser initialement aux effets néfastes de la pollution automobile.
- L'optimisation de l'utilisation des infrastructures existantes, par le biais de la tarification routière ou de péage aux heures de pointe, permettrait de limiter cette expansion.