« On est surpris par les chiffres [sur l'autoconsommation]. Il n'y a pas de raison que ça ne se développe pas plus rapidement, regrette Daniel Bour, président du syndicat de l'énergie solaire Enerplan, lors de l'ouverture de l'université de l'autoconsommation photovoltaïque, ce jeudi 10 septembre. Notre explication, c'est que c'est encore trop complexe ».
La France compte aujourd'hui 77 572 installations de production photovoltaïque en autoconsommation, représentant 319 MW de capacité, selon le gestionnaire du réseau de distribution Enedis. Soit 27 000 installations de plus qu'il y un an. « On dénombre 15 opérations collectives sur les douze derniers mois et 30 nouveaux projets déclarés », précise Daniel Bour.
La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) table, d'ici 2023, sur 200 000 sites photovoltaïques en autoconsommation, dont 50 opérations d'autoconsommation collective. « Il faut accélérer pour atteindre les objectifs », note Vincent Delporte, chef du bureau de la production électrique au ministère de la Transition écologique.
Pour y parvenir, plusieurs mesures de simplification réglementaire sont dans les tuyaux. Un arrêté est en préparation pour étendre le périmètre des opérations d'autoconsommation collective. Le plafond de 100 kW pour les projets photovoltaïques en guichet ouvert va être revu à la hausse. Des discussions sont également en cours pour compenser les charges de service public d'électricité (CSPE) qui pèsent sur les opérations d'autoconsommation, a indiqué le représentant du ministère. De même, les tarifs s'appliquant aux projets avec injection devraient être assouplis, notamment les pénalités à l'injection, pour ne pas freiner les projets commerciaux et industriels. « Il est difficile, pour ces acteurs, de s'engager à dix ans sur leur consommation », explique Vincent Delporte. Aujourd'hui, le cadre tarifaire privilégie les projets ayant un fort taux d'autoconsommation.