Vendredi 20 juin, le ministre de l'Agriculture (1) s'est déplacé en Vendée pour inaugurer "la première installation de méthanisation de l'Ouest de la France à procéder par injection directe de biogaz dans le réseau de gaz naturel". L'installation, Agribiométhane, est située à Mortagne-sur-Sèvre (Vendée).
Les effluents d'élevages (lisier et fumier) et les sous-produits agroalimentaires (la graisse de poulet notamment) alimentent un digesteur. A partir de ces déchets, le digesteur produit un digestat et du biogaz. Le biogaz est ensuite épuré pour être injecté dans le réseau de gaz de GrDF. Les dix agriculteurs à l'origine de cette unité de méthanisation estiment à
Agribiométhane, mise en place par des agriculteurs issus de quatre exploitations (élevages de la Samarie, de la Garenne, de Poitou et du Bois Bourreau), est alimentée par 16.000 m3 d'effluents agricoles provenant de ces élevages, et 6.000 m3 de déchets agroalimentaires, rapporte Ouest France. (3)
"L'injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel est autorisée en France depuis 2008" mais "la quasi-totalité des unités de méthanisation en service ou en projet misent sur un système de cogénération", expliquait David Collin, directeur territorial des Côtes d'Armor chez GrDF. Ainsi, l'installation inaugurée par le ministre n'est pas la première du genre, une unité de production de biogaz de Seine-et-Marne étant raccordée au réseau depuis août 2013. En comptant Agribiométhane, il existe seulement quatre unités raccordées au réseau GrDF en France.
Si "la méthanisation est l'une des voies d'avenir de la production d'énergie renouvelable", comme l'annonçait Stéphane Le Foll, certains s'inquiètent des dangers liés au digestat. Agribiométhane prévoit d'utiliser 80% du digestat pour l'épandage des terres. "Cela reste un déchet qu'on ne maîtrise pas", confiait le président de l'association Terres et rivières à Ouest France, en référence au risque d'acidification des sols et de pollution des eaux de ruissellement.