Parlant au nom des trois agences, le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a affirmé devant les participants à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Bali, que les conditions climatiques affectaient déjà la sécurité alimentaire, ajoutant que les changements auront des effets encore plus négatifs à moyen terme. Si nous n'agissons pas de suite, le changement climatique augmentera le nombre des affamés dans le monde, a déclaré M. Diouf. Les personnes vulnérables et les systèmes alimentaires seront particulièrement touchés, a-t-il ajouté.
Un récent rapport de la FAO consacré à la sécurité alimentaire estime que 854 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim et de la malnutrition, dont 820 millions dans les pays en développement. Selon la FAO, sur un milliard de pauvres dans le monde, trois personnes sur quatre vivent dans les zones rurales des pays en développement et sont confrontées aux risques immédiats de l'augmentation de la fréquence des mauvaises récoltes et des pertes dans le secteur de l'élevage. Plus de 1,5 milliard de personnes qui dépendent des forêts, et qui sont parmi les plus pauvres du monde, sont extrêmement vulnérables, tout comme les quelque 200 millions de personnes qui dépendent de la pêche.
M. Diouf s'est prononcé pour l'adoption immédiate de stratégies intégrées et pour une coopération plus étroite en vue de surmonter les nombreuses menaces que posent les changements climatiques. Une mise en œuvre efficace nécessite des investissements accrus dans le développement agricole et la gestion des ressources naturelles à tous les niveaux, a-t-il indiqué tout en faisant la part des choses, avec beaucoup de prudence, entre l'agriculture et les secteurs de l'énergie.
M. Diouf a notamment suggéré une gestion améliorée des forêts qui représenterait une action complète, rapide et efficace dont le bénéfice irait à la fois aux populations rurales pauvres et à l'environnement. Des paiements pour les services environnementaux et la conservation/séquestration du carbone pourraient être versés aux paysans vivant dans des écosystèmes fragiles, a suggéré M. Diouf.
La FAO organisera en juin 2008 à Rome une conférence de haut niveau axée sur la sécurité alimentaire mondiale et les défis du changement climatique et de la bioénergie.
Article publié le 13 décembre 2007