"Dans le but d'atteindre les objectifs de long terme de l'Accord de Paris, de meilleures mesures doivent être prises pour renforcer le signal envoyé par le prix du carbone afin d'améliorer dans l'ensemble son ambition, sa couverture et sa prévisibilité", s'engagent neuf pays européens (1) , dont la France. Cette déclaration (2) a été signée mercredi 12 décembre par Brune Poirson, secrétaire d'Etat à la Transition écologique, à l'occasion de la Conférence sur le climat de Katowice (COP 24).
Petit hic, le Premier ministre français a annoncé, le 6 décembre dernier, en pleine crise des "gilets jaunes" le gel de la taxe carbone à son niveau de 2018 alors qu'une trajectoire à la hausse était déjà inscrite dans la loi.
Selon les pays signataires, la tarification carbone "mise en place avec des politiques et mesures d'accompagnement" est essentielle pour "délivrer un signal clair de long terme aux acteurs économiques" et "inciter à réduire les émissions de gaz à effet de serre de façon économiquement efficace". Ils saluent le rôle et la récente réforme du marché carbone européen (EU-ETS) mais rappellent que seulement 52 % des émissions de l'UE sont couvertes par un prix du carbone explicite.
Les signataires, parmi lesquels ne figure pas l'Allemagne, préconisent des mécanismes "définis librement par l'Etat" pouvant inclure "des prix-plancher du carbone pour la production d'électricité en complément de l'ETS ou de la tarification du carbone dans les secteurs non couverts" par ce système. La déclaration renvoie au rapport Stern-Stiglitz. Ce dernier préconisait un prix du carbone de 40 à 80 euros la tonne (€/t) d'ici 2020 et de 50 à 100 €/t en 2030.