552 scientifiques sont en effet réunis jusqu'à jeudi prochain à Paris pour livrer leurs prévisions climatiques. Le groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat qui a débuté ses travaux lundi à l'UNESCO à Paris pour approuver le chapitre scientifique de son quatrième rapport d'évaluation destiné à l'ensemble des décideurs de la planète doit présenter vendredi son rapport de synthèse. Les scientifiques du GIEC vont confirmer cette semaine l'aggravation des changements climatiques en cours, rappelle Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France. Par cette action spectaculaire, Greenpeace affirme qu'il n'est pas trop tard pour agir : les solutions existent ! […] Pour rester en dessous de +2°C, les émissions mondiales doivent elles diminuer de moitié d'ici 2050. Pour y parvenir, il faut pour cela dépasser les beaux discours et accélérer la négociation internationale pour la deuxième période du protocole de Kyoto, couvrant 2013-2017, explique Laetitia de Marez, de la campagne Energie/climat de Greenpeace international.
Tout en rappelant que l'urgence climatique est là, Greenpeace souhaite surtout montrer que les solutions pour limiter l'impact des changements climatiques existent bel et bien. Le 25 janvier, Greenpeace et le Conseil européen des énergies renouvelables (Erec) ont publié un rapport* intitulé ''[R]évolution énergétique : vers un avenir énergétique propre et durable'' qui comprend une comprend une série de propositions pour diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici 2050. Le scénario réalisé en collaboration avec l'Institut de thermodynamique technique du Centre aérospatial allemand (DLR) écarte le nucléaire, le charbon ou encore la capture et séquestration de carbone et prend en compte une augmentation de la consommation d'énergie et la croissance économique. La [R]évolution énergétique que nous proposons tord enfin le coup à un vieux préjugé selon lequel il n'est pas réaliste d'imaginer que l'on peut réduire de moitié les émissions mondiales de CO2 tout en maintenant un approvisionnement énergétique sécurisé abordable, et un développement économique en progression régulière, estime Laetitia de Marez, de Greenpeace international.
Le scénario propose une sortie du nucléaire à l'échelle mondiale à l'horizon 2030 au plus tard et préconise un investissement massif dans les énergies renouvelables, qui permettrait de répondre à la moitié des besoins énergétiques mondiaux d'ici 2050, à condition que cet investissement soit associé à une meilleure efficacité énergétique. Le marché global des énergies renouvelables peut se développer selon un taux à deux chiffres jusqu'en 2050, indique Arthouros Zervos, président du Conseil européen des énergies renouvelables (Erec). Avec les marchés de l'éolien et du solaire, qui affichent un chiffre d'affaires de 38 milliards de dollars et doublent en taille tous les trois ans, la croissance des énergies renouvelables suit le même chemin de développement que les technologies de l'Internet et du téléphone portable.
* Rapport