Hasard du calendrier ? Le lendemain de l'annonce de la création d'une contribution climat-énergie, par laquelle le couple exécutif donnait des gages à ses partenaires écologistes, le Premier ministre signait le décret déclarant d'utilité publique et urgents les travaux nécessaires à la réalisation de l'itinéraire d'accès au tunnel Lyon-Turin. Le texte est paru hier au Journal officiel.
Cet itinéraire est situé entre Colombier Saugnieu (Rhône) et Chambéry (Savoie), avec des aménagements localisés à Montmélian et Francin (Savoie), d'une part, et entre Avressieux (Savoie) et Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), d'autre part. Les expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans. Le texte prévoit que le maître d'ouvrage devra, s'il y a lieu, remédier aux dommages causés aux exploitations agricoles dans les conditions prévues par le Code rural.
Pour la Coordination des opposants au Lyon-Turin, ce décret est "un mauvais coup porté à la démocratie et aux finances publiques, au moment où l'on sait que ce projet est inutile, que rien ne le justifie, que le déficit public est toujours plus important, comme les efforts demandés aux contribuables".
François Hollande et Mario Monti, alors président du Conseil italien, avaient confirmé en décembre dernier la liaison ferroviaire à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin. Cette liaison, combinant fret et trafic voyageurs, via un tunnel transalpin de 57 km, vise un temps de trajet Paris-Milan de 4 heures, contre 7 heures aujourd'hui. Son entrée en service est prévue en 2028-2029.