Ce record est le résultat d'une croissance de 13% soit 12 millions d'hectares supplémentaires par rapport à 2005. La Slovaquie est le 22e pays à planter ce type de culture. Il rejoint ainsi les 10 pays industrialisés dont 5 européens et les 11 pays en voie de développement qui cultivent déjà des OGM.
En 2006, les USA, suivis par l'Argentine, le Brésil, le Canada, l'Inde et la Chine continuent à être les principaux pays ayant adopté les plantes génétiquement modifiées dans le monde avec 54,6 millions d'hectares plantés rien qu'aux USA soit 53% de la superficie mondiale.
En Europe, l'Espagne est le pays chef de file en ayant cultivé 100.000 hectares devant le Portugal, la France, l'Allemagne, le République Tchèque et la Slovaquie.
En Asie, c'est l'Inde qui présente la plus grande progression avec une augmentation de 192% de la superficie dédiée aux OGM.
En termes de type de culture, le soja remporte encore une fois le plus de succès avec 57% de la superficie mondiale suivi par le maïs (25%), le coton (13%) et le colza (5%). Depuis le début de la commercialisation des OGM en 1996, la tolérance aux herbicides a toujours été le principal caractère recherché par les agriculteurs (68%) devant la résistance aux insectes (19%) et la compilation des deux caractères (13%). Mais les produits proposant les deux caractères composent le groupe qui a augmenté le plus rapidement entre 2005 et 2006 avec une augmentation de 30%, alors que les résistances aux insectes ont augmenté de 17% et la tolérance aux herbicides de 10%.
Par ailleurs, dans son rapport, l'ISAAA n'oublie pas d'aborder les impacts positifs des OGM. En se basant sur une étude récente de deux économistes Anglais, l'organisation rappelle que les bénéfices économiques mondiaux nets des fermiers cultivant des OGM s'élèveraient à 5,6 milliards de dollars en 2005. Sur le plan environnemental, l'ISAAA rappelle que la réduction cumulée des pesticides durant la décade 1996-2005 aurait été estimée à 2.243.000 tonnes d'ingrédient actif. Concernant la réduction des émissions de GES, il semblerait selon le service que la diminution des combustibles fossiles associées à la diminution du nombre de pulvérisations d'insecticides et d'herbicides aient permis d'économiser près 1 million de tonnes de dioxyde de carbone (CO2). L'organisation précise également que les plantes biotech nécessiteraient moins de labourage avec leurs résistances aux herbicides, ce qui conduirait à une meilleure rétention du carbone des sols estimée pour 2005 à 8.053 de tonnes de CO2.
Au regard de toutes ces statistiques, l'ISAAA se dit confiante pour l'avenir et le développement des plantes génétiquement modifiées. Elle en donne pour preuve les 29 pays qui, bien qu'ils ne cultivent pas d'OGM, ont donné des autorisations à l'importation d'OGM à des fins d'alimentation humaine et animale ou pour la libération volontaire dans l'environnement depuis 1996. Les perspectives d'évolution pour la prochaine décade de commercialisation, 2006-2015, suggèrent que la croissance de la superficie mondiale des plantes OGM va continuer à augmenter, jusqu'à 200 millions d'hectares, avec au moins 20 millions de fermiers qui les cultiveront dans plus de 40 pays dans le monde d'ici 2015.
Selon l'ISAAA, les gènes apportant un degré de tolérance à la sécheresse qui devraient être disponibles d'ici 2010-2011, devraient avoir un impact important par rapport aux gènes actuels et seront particulièrement importants pour les pays en voie de développement qui souffrent plus de la sécheresse.
Enfin, consciente du potentiel des biocarburants, l'ISAAA estime que la contribution des plantes biotechnologiques destinées à la production d'énergie pourrait être importante.
Comme on pouvait s'y entendre, ce rapport publié tous les ans par l'organisation ne va pas dans le même sens que celui des Amis de la Terre. Dans son rapport intitulé « Qui tire profit des cultures GM ? Analyse des performances des cultures GM dans le monde (1996 et 2006) », l'association explique qu'aucun OGM actuellement sur le marché ne bénéficie aux consommateurs, n'a permis de réduire la faim dans le monde, de limiter les impacts environnementaux et d'accroître le revenu des agriculteurs.