Avec un montant de 58 milliards d'euros par an, la politique agricole commune (PAC) pèse à elle seule près de 38 % du budget de l'Europe. La France est la première bénéficiaire et s'est vue accorder 9,1 milliards d'euros par an pour la période 2014-2020.
"Se tourner vers l'agroécologie"
Des aides essentiellement liées à la surface cultivée, calculées à l'hectare, ce que déplore Jacques Pasquier, représentant de la confédération paysanne au sein de la plate-forme "Pour une autre PAC". "Les aides à la production sont faciles à obtenir. C'est différent lorsqu'il s'agit d'obtenir des aides pour une agriculture moins productiviste car les dossiers sont beaucoup plus compliqués à monter, regrette-t-il. Il faut pourtant accompagner la transition des systèmes agricoles pour se tourner vers l'agroécologie". L'ambition européenne serait aussi de développer une agriculture "intelligente", avec des systèmes de production tournés vers les technologies et la numérisation.
Plus de liberté à chaque État membre
La prochaine mouture de la PAC pour la période 2021-2027 est en pleine phase des négociations. Alors que le budget global est annoncé à la baisse (28,5 % du budget de l'UE, contre 37,6 % aujourd'hui), la nouvelle PAC donnerait plus de liberté à chaque État de l'Union pour gérer et diriger ses aides. Une souplesse loin de convaincre la profession française. "La PAC doit relever deux défis : économique et environnemental, explique Henri Brichart, agriculteur dans l'Aisne et vice-président de la FNSEA. Introduire plus de concurrence entre les États membres ne nous permettra pas de répondre à ce double défi."
Pour l'heure, le visage de la prochaine PAC est encore loin d'être définitif. Le Brexit et les prochaines élections européennes pourraient redessiner en profondeur ce projet de réforme pour en définir un autre. Il faudra attendre la fin de l'année 2019 pour savoir si l'agriculture européenne prendra un virage plus écologique.