"L'affaire Vittel" revient sur le devant de la scène. La concertation préalable sur le projet de schéma d'aménagement et de gestion des eaux (Sage) des nappes des Grès du Trias inférieur (Vosges) est ouverte (1) . Elle se déroulera jusqu'au 20 février 2019. Deux réunions et deux ateliers sont programmés (2) .
Ce document provoque des remous car il doit trancher sur la solution à adopter face à la surexploitation de la nappe d'eau profonde située sur le périmètre de Vittel-Contrexéville, dans les Vosges. Les plus gros consommateurs du secteur Nestlé Waters et la fromagerie Ermitage sont pointés du doigt par les associations (3) . Elles souhaiteraient que les industriels réduisent leurs prélèvements. Une pétition (4) a ainsi recueilli près de 60.000 signatures.
Pour l'instant, ce n'est pas la voie qui semble avoir été retenue : en juillet dernier, la commission locale de l'eau s'est prononcée en faveur d'un projet de transfert d'eau des ressources voisines, par canalisation, pour pallier le déficit.
Les citoyens vont désormais pouvoir se prononcer sur les options envisagées. La réforme du dialogue environnemental a intégré les Sage parmi les documents qui peuvent faire l'objet d'une procédure de concertation préalable. En septembre, la Commission nationale du débat public (CNDP) a désigné les garants de cette dernière. Ceux-ci veillent au bon déroulé du processus. "La préparation de la concertation a été un bras de fer permanent, regrette Bernard Schmitt, représentant l'association Oiseaux-Nature au sein de la commission locale de l'eau. Nous avons dû solliciter le garant afin d'obtenir un temps de parole".
En parallèle de l'élaboration de ce document, à la demande de l'association de lutte contre la corruption Anticor, une enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêt est en cours. En cause : la proximité d'un membre de la Commission locale de l'eau avec un employé de Nestlé Waters. "Nous aimerions que l'enquête débouche avant la prise de décision : le sujet devrait être remis à l'ordre du jour de la commission locale de l'eau fin avril, début mai, indique Bernard Schmitt. Une mise en examen pourrait stopper la procédure".