Chronovélo, c'est l'appellation de ce nouveau réseau de voies express qui devrait, vers 2022, permettre de constituer une liaison rapide pour les cyclistes entre le centre de Grenoble et quelques communes périphériques. Il prend la forme de pistes cyclables de 3 à 4 mètres de large, bidirectionnelles sur plus de 40 km. Avec une signalétique bien marquée pour se diriger et aussi assurer la sécurité : passages piétons, feux tricolores, panneaux de circulation… Tout y est pour séduire la population. Objectif : tripler la part modale du vélo d'ici quelques années. Yann Mongaburu, vice-président de la métropole délégué aux déplacements, a confiance. En effet, d'autres résultats lui donnent raison : "lorsque nous avons modifié le plan de circulation dans le projet nommé "Cœur de ville, Cœur de métropole", qui comprend de la piétonisation, des voies de bus et des voies cyclables, nous avions indiqué vouloir doubler la part modale du vélo en cinq ans. Certains nous disaient que c'était impossible. Pourtant, seulement un an après la modification du plan de déplacements, la part modale du vélo a doublé, c'est dire à quel point les habitants peuvent aller très vite dans un changement de pratiques".
Les cyclistes ne peuvent qu'apprécier ce développement des voies express. Le dispositif Métrovélo est très populaire. Ce service de location de vélos, bon marché, a été créé en 2004 par la métropole. Aujourd'hui, cette structure dispose de 7 000 vélos, du vélo classique au petit vélo pliant jusqu'au cargo triporteur. Une location à l'année ou à la journée. Un des deux locaux est situé juste à côté de la gare SNCF. Il est très facile de sortir de la gare et de louer un vélo… Testé et approuvé. De nombreux arceaux et des parcs à vélos ont été ajoutés ici et là. Il en manque encore, mais ça progresse.
Quelle place pour le piéton ?
Reste la question de la place du piéton. Des chemins ont bien été prévus à côté des voies de circulation mais si ces voies express étaient anciennement appelées "autoroutes à vélos", ce n'est pas pour rien. L'idée de base est de pouvoir se déplacer rapidement, de pouvoir dépasser un autre vélo si nécessaire. Certains cyclistes entreraient même "en mode compétition", ce qui peut quand même laisser songeur. Surtout que ces voies traversent littéralement la ville de Grenoble, notamment des zones avec beaucoup de piétons, des rues commerçantes ou près d'établissements scolaires.
Des collectifs, comme "Le vélo qui marche", auraient proposé un autre tracé plus périphérique de ces voies express. Mais Yann Mongaburu assure qu'en incitant davantage les cyclistes à emprunter des voies plus confortables, ils éviteront au contraire d'emprunter les trottoirs qui doivent être réservés aux piétons et donc que la sécurité sera ainsi mieux assurée. À suivre…
Avec une enveloppe de près de dix millions d'euros pour ces travaux d'envergure, la métropole de Grenoble rejoindra celle de Strasbourg qui a aussi développé un tel réseau structurant pour les déplacements à vélo. Des exemples qui feront probablement des petits un peu partout en France, avec l'obligation de réduire la pollution atmosphérique dans de nombreux centres urbains.