Dans une étude intitulée sommairement "Le Biogaz" (1) , l'Académie des technologies s'est penchée sur le déploiement de cette énergie renouvelable en France. Elle constate un "contexte défavorable qui explique sans doute que la filière biogaz peine à se déployer". Pourtant, le potentiel est là, notamment du côté des biodéchets urbains. Point fort selon l'Académie, la filière n'a pas besoin de grands programmes de recherche et développement mais plutôt d'une optimisation des procédés et un perfectionnement des technologies.
Malgré tout, de nombreux freins persistent : "si les incitations économiques vont dans le bon sens, l'engagement insuffisant des pouvoirs publics (le biométhane était absent du « Grenelle de l'environnement ») et une complexité administrative excessive freinent les porteurs de projet et les collectivités", analyse l'Académie.
Les freins sont également techniques : le rapport cite l'exemple des conditions techniques d'exploitation, notamment la garantie du "zéro rejet liquide" pour les installations de méthanisation, difficile à respecter. Et réglementaires : la commercialisation des substrats organiques, indispensable à l'équilibre économique de la filière de valorisation, est de fait difficile car le statut réglementaire des digestats demeure flou. L'Académie ne perd pas espoir et estime que ces freins sont surmontables à court et moyen termes, si les pouvoirs publics veulent bien s'en donner les moyens.