À moins de trois semaines de l'ouverture de la COP25 à Madrid, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) sonne le signal d'alarme, à travers son traditionnel exercice d'analyse des politiques énergétiques mondiales. Le World energy Outlook 2019, publié le 13 novembre, dresse un constat sans appel : un scénario business as usual conduirait à une hausse de la demande d'énergie de 1,3 % par an d'ici 2040, et donc à une forte hausse des émissions carbone. Et même si, par miracle, les gouvernements se décidaient à traduire leurs promesses en acte (New policies scenario), la demande d'énergie augmenterait de 1 % par an d'ici 2040, repoussant à cet horizon le pic des émissions de CO2...
Seul le dernier scénario permettrait de respecter l'Accord de Paris (The Sustainable Development Scenario). Ce scénario, l'AIE l'a établi pour montrer les efforts à fournir pour y parvenir. « Le monde doit de toute urgence veiller à réduire les émissions de manière globale. Cela appelle une grande coalition comprenant des gouvernements, des investisseurs, des entreprises et tous ceux qui sont déterminés à lutter contre le changement climatique », analyse le Dr Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE.
Cela passe par des efforts considérables pour développer l'efficacité énergétique, afin d'atteindre une hausse de 3 % par an, contre 1,2 % en 2018. Dans ce scénario, seules les consommations électriques augmentent, en raison d'une électrification des usages, mais elles sont couvertes par l'éolien et le photovoltaïque.
Néanmoins, ajouter de nouvelles capacités renouvelables ne suffira pas, avertit l'AIE. Il faudra également se pencher sur le devenir des centrales à charbon, construites majoritairement en Asie ces vingt dernières années. Plusieurs solutions existent : capter le carbone de ces centrales, se tourner vers la co-combustion de biomasse, les utiliser seulement pour la flexibilité des systèmes ou les fermer de manière anticipée...