Le Parlement européen et les États membres de l'Union européenne sont parvenus, ce 13 décembre, à un accord provisoire sur le fonctionnement du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF, CBAM en anglais). La Commission européenne avait présenté, le 14 juillet 2021, sa proposition de règlement instaurant ce dispositif inédit, qui consiste à appliquer aux importations les critères du marché du carbone européen, régi par la directive ETS-SEQE. Le but est de faire payer aux importateurs de certaines marchandises le prix du CO2 qui aurait été acquitté, si les marchandises avaient été produites en Europe.
Un mécanisme corrélé au marché carbone européen
Le texte adopté par les députés et les États du Conseil de l'UE est « conçu pour être en totale conformité avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) », souligne le Parlement européen. Le mécanisme s'appliquerait à partir du 1er octobre 2023, avec une période de transition durant laquelle les importateurs de marchandises devront seulement déclarer les émissions carbone des produits importés, sans les payer.
La taxe sera effective en 2026 ou 2027
Le mécanisme MACF concernera les importations des secteurs jugés les plus polluants (fer et acier, aluminium, ciment, engrais, électricité) proposés par la Commission européenne et élargis à l'hydrogène, comme le réclamait le Parlement. « Ce qui permettra de couvrir environ 60 % des émissions industrielles européennes », salue l'eurodéputé Pascal Canfin (Renew, libéraux), président de la commission environnement du Parlement.
En fonction des négociations finales de la réforme de l'ETS, la mise en place effective du MACF est prévue en 2026 ou 2027. Date à partir de laquelle les importateurs dans l'UE des secteurs concernés devraient acheter, auprès des autorités nationales, des certificats carbone, dont le prix serait indexé sur celui du CO2 au sein du marché européen.
La Commission européenne évaluera si le MACF pourra être étendu à d'autres biens présentant un risque de fuites de carbone, notamment les produits chimiques organiques, les polymères, « dans l'objectif d'y inclure tous les biens couverts par le système d'échange des quotas d'émission d'ici à 2030. Elle évaluera également la méthodologie pour les émissions indirectes et la possibilité d'inclure davantage de produits en aval », ajoute le Parlement.