Entrée en vigueur le 20 novembre, la troisième itération de la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED III) demandent aux États membres de « veiller à l'application du principe d'utilisation en cascade de la biomasse ». Et ce, afin de ne réserver sa valorisation énergétique qu'en dernier recours. La hiérarchisation des usages de la biomasse demeure l'un des axes de travail du Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) et doit être établi dans la prochaine révision de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC).
La sobriété comme ligne de conduite
Une « stratégie générale de sobriété » est une autre condition indispensable. La liste des priorités préconisées par l'Ademe comprend, dans l'ordre : les usages alimentaires (animaux et humains), puis environnementaux (fertilité des sols et qualité des milieux), matériaux à longue durée de vie (construction bois) et, enfin, énergétiques sans autre alternative renouvelable (chaleur fatale, géothermie, solaire, etc.). En bout de chaîne, « le recours à la biomasse pour la production de biocarburants est possible mais ne peut être envisagé sans réflexion sur la sobriété et, par conséquent, une réduction importante des besoins », insiste-t-elle par exemple.
Vers un observatoire du « bouclage » biomasse ?
L'agence souligne, néanmoins, que des « circuits et infrastructures de valorisation de la biomasse » sont encore à mettre sur pied et les « bilans environnementaux de chaque filière » concernée à améliorer pour appliquer au mieux cette hiérarchisation. Pour cela, elle recommande, d'une part, la création d'une « instance scientifique de partage et de production de données de référence sur le rôle actuel et à venir de la biomasse » et, d'autre part, la mise en œuvre d'un « nouveau de cadre de gouvernance de la biomasse qui aurait vocation à orienter l'action publique et s'assurer de la mise en cohérence de l'ensemble des orientations publiques et de leurs déclinaisons opérationnelles ».