Face à la contestation agricole, moins de trois mois auront suffi pour revenir sur des années d'élaboration de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) pour 2023-2027. Une PAC qui se voulait « plus juste, plus verte et davantage fondée sur les résultats », selon les propres mots du Conseil de l'Union Européenne. Lundi 13 mai, les États membres ont en effet donné leur feu vert définitif aux modifications du texte. Ces dernières entreront donc en vigueur avant la fin du mois de mai, après la signature de cette nouvelle mouture par les représentants du Conseil et du Parlement européen, puis sa publication au Journal officiel de l'Union européenne.
Censé « réduire les formalités administratives » des agriculteurs, ce « réexamen ciblé » de la PAC modifie six des conditionnalités environnementales (BCAE) sur neuf qui permettaient aux agriculteurs de bénéficier d'un financement, notamment dans le domaine de la préservation des jachères, de la couverture des sols et de la rotation des cultures. Les exploitants pourront appliquer certaines de ces règles de manière rétroactive pour l'année de demande 2024.
Lors d'un Conseil, le 26 février dernier, les ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche avaient affirmé leur volonté de répondre aux préoccupations des agriculteurs et avaient appelé la Commission à élaborer une proposition visant à modifier les règlements relatifs à la PAC. Le 15 mars, la Commission avait donc publié sa proposition, étudiée par le Parlement dans le cadre d'une « procédure d'urgence » et approuvée le 24 avril.