Ce mercredi 9 décembre à la Conférence Paris Climat (COP 21), la ministre française de l'Ecologie Ségolène Royal s'est félicitée du "succès" des solutions proposées par les acteurs étatiques et non-étatiques (collectivités, entreprises, investisseurs privés, agriculteurs, société civile...) en faveur d'une économie plus sobre en carbone, dans le cadre du Plan d'actions Lima-Paris (LPAA) (ou Agenda des solutions).
"Le LPAA est un processus inédit dans une COP. Il montre qu'il est possible d'engager des actions concrètes avant même l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris en 2020", a déclaré la ministre. L'application "opérationnelle des engagements des pays [INDC, nldr] va être favorisée par [ces mesures] mises en place", a-t-elle ajouté. "L'action, c'est tout de suite !", affirme la ministre.
Ségolène Royal a dressé le bilan des initiatives annoncées lors des 12 événements thématiques (forêts, agriculture, eau et océans, transport, bâtiment, finance privée, innovation bas carbone, etc.) qui se sont tenus du 1er au 8 décembre au Bourget, en marge des négociations des Etats parties de la COP 21.
Une trentaine d'initiatives partenariales avait vu le jour lors du Sommet du secrétaire général des Nations unies à New York en septembre 2014. "La mise en oeuvre du Plan d'Actions Lima Paris a largement accentué la mobilisation des acteurs non étatiques", s'est félicitée Mme Royal.
On compte aujourd'hui "plus de 70 initiatives coopératives, auxquelles participent plus de 10.000 acteurs provenant de plus de 180 pays", a-t-elle précisé.
Près de 7.000 engagements "individuels concrets" sont inscrits sur la
Vers une économie bas carbone
450 dirigeants dans 65 pays et 30 secteurs entendent "fixer des objectifs contraignants d'action pour le climat", a-t-elle souligné. Plus d'un tiers (609) des 2.000 plus grandes entreprises mondiales (classement Forbes) se sont également engagées sur Nazca. "Leur poids économique équivaut aux PIB additionnés de la Chine, l'Allemagne et Japon".
Mme Royal se veut toutefois vigilante sur la façon dont les entreprises "s'engagent en faveur de la croissance verte, sans faire de greenwashing" face aux critiques des ONG. "Mais beaucoup d'entre elles comprennent que le coût de l'inaction est plus élevé que le coût de l'action", a ajouté la ministre.
L'Agenda des solutions participe également aux financements et aux transferts de technologies propres. "Des centaines de milliards de dollars sont réorientés pour investir dans l'économie bas carbone et résiliente".
La Coalition pour la décarbonation des portefeuilles a réuni 20 investisseurs gérant 3.200 milliards de dollars qui ont promis de décarboner plus de 600 milliards d'actifs. Tandis qu'une centaine de banques et une douzaine d'investisseurs se sont engagés à augmenter leur portefeuille en efficacité énergétique. Environ 15% de tous les engagements individuels mentionnent en outre le prix du carbone.
Suivi régulier des engagements
Le Plan d'actions Lima-Paris "a dépassé toutes ses espérances. Il doit se poursuivre et faire l'objet d'un suivi régulier", a souligné Ségolène Royal. L'ONU a fixé un rendez-vous début 2016 portant sur ses perspectives, avant de passer le relais au Maroc qui accueillera la COP 22 à Marrakech en novembre 2016.