Suite à la manifestation parisienne des agriculteurs à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs jeudi 3 septembre, le Premier ministre a jugé urgent de simplifier les normes. "L'excès de réglementations joue contre nos exploitations dans la concurrence européenne et mondiale", estime Manuel Valls, qui entend garantir aux agriculteurs français des règles identiques à celles de leurs voisins européens.
Le chef du gouvernement annonce une nouvelle méthode pour février 2016, fondée sur l'expérimentation et associant très en amont les professionnels agricoles à la définition des mesures qui les concernent. D'ici là, Manuel Valls s'engage à éviter toute surtransposition. "Aucune mesure nationale allant au-delà des obligations européennes ne sera prise", a-t-il déclaré.
Une annonce qui suscite la réaction courroucée des opposants au modèle dominant de l'agriculture intensive. "Nous faire croire que moins de normes environnementales permettrait de sauver l'élevage, c'est se moquer des gens", s'indigne Greenpeace. "Ce ne sont pas les normes environnementales mais la dérégulation des marchés qui est à l'origine de cette crise", réagit de son côté France Nature Environnement (FNE), qui demande plutôt d'aider les éleveurs à investir dans des systèmes tournés vers l'agroécologie, fournissant des produits de qualité, respectueux du bien-être animal et de l'environnement.
Manuel Valls a également annoncé un certain nombre d'aides financières aux éleveurs qui viennent compléter celles du plan de soutien à l'élevage décidées en juillet. Dans le cadre de ce plan, le Gouvernement avait annoncé la simplification des contrôles, le déclassement du loup comme espèce strictement protégée, davantage de soutien à la production d'énergie renouvelable (EnR) dans les exploitations agricoles, ainsi que des mesures destinées à favoriser l'approvisionnement local.