Selon le baromètre 2007 de l'Agence bio, 40% des Français ont consommé au moins un produit bio chaque mois, 23% chaque semaine et 6% tous les jours. 84% des sondés souhaitent que l'agriculture biologique s'étende en France. Pourtant, si la consommation en produits bios continue d'augmenter dans le pays, la production nationale reste peu développée. Ce qui implique qu'une part croissante du marché est couverte par des produits importés des pays européens mais également d'Argentine, d'Israël ou encore de Nouvelle-Zélande. A l'heure actuelle, faute de capacité de production adaptée, manger bio en France n'est pas énergétiquement durable !
Une augmentation du nombre de producteurs est en effet nécessaire pour faire face à la demande et atteindre l'objectif fixé dans l'article 28 de la loi de mise en œuvre du Grenelle 1 : 6% de surface agricole utile (SAU) bio en 2012 contre 2% actuellement.
Ces mesures sont destinées à développer la conversion à l'agriculture biologique pour répondre à une demande croissante des produits issus de ce type d'agriculture , précise le ministère. Pour inciter à la conversion des exploitations, notamment dans le secteur des grandes cultures, le ministre avait annoncé le 27 septembre dernier le déplafonnement des aides à la conversion vers l'agriculture biologique. Elles étaient initialement limitées à 7600 euros par exploitation.
Si la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB) a accueillie favorablement cette mobilisation de 6 M € supplémentaires (avec la part de Bruxelles), elle craint toutefois que cela ne soit pas suffisant face à ses propres estimations . En outre, cette nouvelle enveloppe arrive trop tard pour les producteurs qui ont déjà renoncé à présenter un dossier cette année, pour les Préfets encore indécis sur le déplafonnement des aides, et pour les conseillers chargés de la préparation des dossiers de conversion , note dans un communiqué l' organisme professionnel. A une semaine de la date limite de dépôt des dossiers de conversions, nous ne pouvons qu'attendre de voir ce que provoqueront ces 6 M € supplémentaires (Etat et Europe). Ce qui est certain, c'est que ce ne sera ni suffisant par rapport aux demandes exprimées en début d'année, ni suffisant par rapport aux objectifs du Grenelle de parvenir à tripler les surfaces bio en 2013. Et si l'enveloppe 2009 devait finalement ne pas être dépensée dans sa totalité, ce ne pourra être que parce que des producteurs auront été découragés par le manque de visibilité jusqu'à aujourd'hui , estime la FNAB.
Article publié le 11 mai 2009