La croissance de l'herbe serait jusqu'à deux fois supérieure à l'ombre d'un panneau solaire qu'en plein soleil. Telle est la conclusion des premiers résultats d'une étude menée par des chercheurs du centre Clermont-Auvergne-Rhône-Alpes de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) sur deux installations photovoltaïques, exploitées par les sociétés Photosol et JP Énergie Environnement (JPee).
Le premier site se situe à Braize (Allier), à 300 mètres d'altitude, et le second à Marmanhac (Cantal), à 900 mètres d'altitude. Chaque site est associé à un élevage ovin local, qui en dispose comme lieu de pâturage à titre gratuit. Cette coactivité agrivoltaïque, qui permet le maintien des prairies des exploitants en bon état, profite des cobénéfices des installations solaires sur la pousse de l'herbe. Selon les chercheurs de l'Inrae et leurs mesures effectuées en été 2020, en moyenne sur les deux sites, l'humidité au sol serait 28 % plus importante sous les panneaux que dans les allées entre les panneaux, au soleil. Et la température au sol serait de 4 à 6°C inférieure, évitant ainsi plus facilement la sécheresse.
La croissance observée de l'herbe serait ainsi entre 125 et 200 % supérieure. L'indice de végétation s'en trouve, par la même, augmenté : « L'herbe reste plus verte, plus longtemps » étaye Catherine Picon-Cochard, directrice de l'unité de recherche sur l'écosystème prairial de l'Inrae. « Sur cette première année d'étude, sous panneaux, on observe un maintien de production cumulée de biomasse, avec un étalement de la ressource fourragère sur l'année, confirment Photosol, JPee et l'Inrae dans un communiqué. Alors que le changement climatique modifie les calendriers fourragers, cette meilleure productivité estivale peut être un atout pour les éleveurs. »