Selon, la FAO, l'organisation mondiale des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, en 2014 la pêche a représenté 93,4 millions de tonnes. L'aquaculture a aussi permis de produire 73,8 millions de tonnes. La consommation de poissons ne cesse d'augmenter : 20,1 kg par personne en 2014, un nouveau record. Sachant que la population continue de croître pour atteindre, selon les estimations, près de 10 milliards en 2050, comment faire face à une telle demande sans vider les océans ?
L'aquaculture, une solution pour éviter la surpêche ?
L'aquaculture est souvent présentée comme une solution pour stopper l'hémorragie de la surpêche, mais en réalité, les poissons d'élevage sont en grande majorité des poissons carnassiers. Ainsi selon Frédérick Le Manach, directeur scientifique pour l'association Bloom, "au niveau mondial, il y a à peu près 20% des poissons capturés qui sont réduits en farine et en huile pour faire de l'élevage de poissons, de porcs et de volailles. L'élevage des poissons absorbe à lui seul 70%" de cette pêche.
Un constat qui impose des alternatives
A l'Ifremer de Palavas, une des solutions développées réside dans la culture de micro-algues marines. Certaines contiendraient des éléments nutritifs qui pourraient permettre de réduire jusqu'à 20% l'usage des farines et huiles de poissons. (Voir le reportage vidéo)
L'un des avantages de la culture de micro-algues marines est de ne pas entrer en concurrence avec les cultures terrestres, selon Cyrille Przybyla, chercheur à l'Ifremer : "Aujourd'hui, nous sommes dans un système d'étude scientifique qui est clos avec des installation sur terre mais demain on peut imaginer des systèmes clos en milieux maritimes comme de grandes piscines où on pourrait produire sur plusieurs hectares".
Autre piste qui entre en phase industrielle : la production de farine à base d'insectes. (Voir le reportage vidéo). Là aussi, selon différentes études scientifiques, les besoins nutritifs des poissons d'élevage seraient satisfaits. Les insectes se nourrissent de co-produits de grandes cultures de céréales, sans impact sur le milieu naturel. Ces farines vont être autorisées en Europe le 1er juillet 2017. Un marché mondial juteux puisque l'aquaculture pèse "90 milliards d'euros notamment avec le saumon et la crevette qui sont des produits à très forte valeur ajoutée. Ce sont des animaux qui demandent des protéines animales très nutritives", précise Antoine Hubert, président de l'entreprise Ynsect. Et de rajouter : "Aujourd'hui, Ynsect est concentré sur le marché de l'alimentation des chiens et chats [déjà autorisé], la première ferme [d'insectes] est localisée dans le Jura et commence à livrer ses premiers clients depuis quelques mois. L'ouverture du marché à l'aquaculture va nous permettre d'investir dans une unité de plus grande taille en 2018, en France."