La station de traitement des eaux usées Aquapole de Grenoble-Alpes Métropole (Métro), dans l'Isère, est désormais officiellement la seconde infrastructure de ce type à injecter du biogaz dans le réseau de gaz naturel. En septembre 2005, la station d'épuration de Wantzenauen (Communauté urbaine de Strasbourg), dans le Bas-Rhin, avait en effet inauguré le premier dispositif.
La communauté d'agglomérationde Grenoble s'est quant à elle engagée dans ce projet à l'occasion d'un plan d'extension et modernisation de ses filières de traitement. La construction de l'unité d'épuration du biogaz et d'injection du biométhane a débuté en octobre 2014. En avril 2016, les opérateurs ont observé les premiers essais concluants de l'unité de valorisation du biogaz et ont démarré l'injection du biométhane dans le réseau gaz. La nouvelle station a ensuite été inaugurée le 24 septembre.
Un des objectifs de l'opération ? Réduire les quantités de boues de 30 à 35% grâce à la méthanisation et utiliser le biogaz comme combustible d'appoint dans le four d'incinération. L'économie en fioul résultante s'élèverait à 350 m3/an, selon la Métro.
Comme la communauté d'agglomération valorise également l'énergie de son incinérateur des boues, elle dispose de biogaz excédentaire issue de la méthanisation. Ce surplus est purifié pour être transformé en biométhane puis injecté dans le réseau de gaz du chauffage urbain. "Le montage (...) passe par une concession de travaux publics et d'exploitation pour quinze ans, précise dans un communiqué la Métro. La Métropole fournit contre rémunération l'excédent de biogaz au concessionnaire Aquabiogaz qui le purifie et l'injecte dans le réseau gaz et perçoit les recettes associées".
La facture de l'opération monterait à 13,8 millions d'euros pour la méthanisation (66,3% Grenoble-Alpes Métropole, 26,4% Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse et 7,2% Région Auvergne-Rhône-Alpes et 3 millions d'euros pour la valorisation du biogaz (financé à 100% par Aquabiogaz)).