Jeudi 5 mars, Standard and Poor's a annoncé avoir abaissé de deux crans la note à long terme d'Areva, la faisant passer de BB+ à BB-. Ce n'est pas tant la perte comptable affichée la veille par Areva qui inquiète l'agence de notation, mais les problèmes de liquidité du groupe.
Trois éléments sont mis en avant par Standard and Poor's. Tout d'abord, la dette d'Areva, qui est passée de 4,5 à 5,8 milliards d'euros en 2014, "est beaucoup plus importante que ce que nous avions prévu". L'agence s'attendait à une dette de l'ordre de 5,2 milliards. Une situation critique au moment où le groupe français reconnaît "un manque de compétitivité et des dépassements de coûts croissants", précise l'agence.
Une augmentation de capital incontournable ?
Deuxième argument : Standard & Poor's "anticipe qu'Areva annoncera un très mauvais cash flow opérationnel disponible en 2016". Effectivement, Areva a précisé que son cash flow disponible, c'est-à-dire le flux de trésorerie disponible pour rembourser les créanciers et investir, allait rester négatif et se dégrader en 2015, passant probablement de -1,30 à -1,70 milliards.
Enfin le programme de restructuration annoncé ne montrera ses effets positifs qu'à partir de 2017, craint l'agence.
Dans quelles conditions envisager un relèvement de la note d'Areva ? Seulement si "Areva renforce sa structure de capital". En clair, à ce stade, Standard & Poor's estime que seule une augmentation de capital permettra de redresser la situation.