C'est en mars 2022 qu'Artea, gestionnaire d'actifs immobiliers, a inauguré à Meylan, au cœur de la technopole Inovallée, près de Grenoble (Isère), un ensemble tertiaire neuf de bureaux : six bâtiments qui s'étalent sur une surface totale d'environ 30 000 m². Le programme Arteparc Meylan atteint les seuils énergie 2 (E2) et carbone 1 (C1) du label d'État E+C- (Énergie + Carbone -), qui a préfiguré la nouvelle réglementation environnementale RE 2020 des bâtiments neufs, entrée en vigueur en janvier 2022. Le parc tertiaire est aussi labellisé HQE (Haute Qualité environnementale).
Pour respecter les exigences des labels, « que ce soit sur la qualité du béton, des revêtements et les systèmes énergétiques, nous sommes dans un concept constructif pour lequel nous avons cherché les solutions le plus bas carbone possible », explique Laurent Daina, responsable grands projets de la région Est chez le fabricant Daikin France.
Le fluide frigorigène R32 plus respectueux de l'environnement
Et pour assurer le confort thermique de cinq bâtiments, ce sont les solutions de pompes à chaleur Daikin au R32 (VRV-5 série S 2 tubes et VRV-5 3 tubes à récupération d'énergie) qui ont été privilégiées en raison de leur faible impact carbone. Les systèmes de climatisation VRV (volume de réfrigérant variable) ou DRV (débit de réfrigérant variable) sont en effet conseillés pour les locaux à usage tertiaire. La cinquième génération de VRV de Daikin fonctionne au R32, un fluide frigorigène à base de HFC (hydrofluorocarbures) à faible potentiel de réchauffement planétaire (PRP ou GWP) : l'empreinte carbone de ce fluide est réduite de 70 % par rapport au R410A, un fluide HFC très émetteur de CO2.
« En R32, nous étions à 220 252 tonnes équivalent CO2 émises sur le projet, comparé à une solution au R410 où nous atteignions les 835 618 tonnes équivalent CO2. Soit un écart très important avec le fluide frigorigène R32 », indique Laurent Daina. Par son faible taux de GWP, le gaz R-32 est donc considéré comme une alternative pour remplacer le R410A pour les systèmes de chauffage et de climatisation.
Une centaine de groupes VRV-5 installés
Ce sont ainsi 101 groupes VRV-5 au R32 2 tubes qui ont été posés par l'installateur Climacool sur quatre bâtiments du parc tertiaire (A1, A2, E et D). Les VRV 2 tubes sont de taille de 4, 5 à 6 CV (chevaux), soit de 12 à 15,5 kilowatts (kW) de puissance nominale en froid.« Ce sont des blocs, avec un ventilateur sur la façade, qui font moins d'un mètre de hauteur. Ils sont facilement implantables sur les toitures-terrasses de chaque bâtiment, proches de la centrale de traitement d'air. Et c'est l'un des points forts de cette solution car ces produits compacts ont aussi des niveaux sonores très bas qui ont contribué, entre autres fonctionnalités, à l'obtention du label HQE, précise M. Daina. Afin de répondre aux demandes du client, portant entre autres sur la flexibilité de fonctionnement en chaud et froid, la sécurisation de fonctionnement, la simplicité d'installation et la maintenance, nous avons conçu, avec le bureau d'études thermiques Ingegroup et l'installateur Climacool, des répartitions d'unités intérieures par groupes VRV en tenant compte des expositions et des besoins. Chaque circuit ayant une TeqCO2 inférieure à 5 (qui est le seuil minimal de la F-Gaz), cela représente un avantage pour la maintenance assurée par le maître d'ouvrage. »
Pour la première fois dans un établissement recevant du public, seize groupes VRV-5 3 tubes de Daikin à récupération d'énergie seront également installés au sein du bâtiment C du parc tertiaire, qui sera réceptionné fin 2024. « C'est une évolution de gamme par rapport aux quatre premiers bâtiments. » Les VRV 3 tubes HR sont de taille de 10 et 12 CV, soit de 28 à 33,5 kW de puissance nominale en froid.
Suivre et optimiser les performances énergétiques du bâtiment
Le projet a été conçu avec une maquette numérique BIM (Building Information Modeling), « qui, à terme, sera reliée à la GTC afin de créer une GMAO (gestion de maintenance assistée par ordinateur) », ajoute-t-il. L'objectif d'Artea est de suivre et d'optimiser les performances énergétiques du bâtiment. « En effet, la consommation d'énergie représente environ 80 % du coût global d'exploitation des bâtiments, et c'est sur ce point qu'Artea cherche à optimiser », conclut Laurent Daina.