Ce mardi 28 juillet, une cérémonie internationale, en partie en visioconférence, a officiellement lancé l'assemblage du réacteur à fusion nucléaire Iter. Cette installation nucléaire de base, en construction sur le site nucléaire de Cadarache à Saint-Paul-lez-Durance (13) depuis juillet 2010, aura pour objectif la maîtrise de la fusion nucléaire. Iter devrait en effet tenter la fusion avec des atomes de deutérium et de tritium, deux isotopes de l'hydrogène.
Théoriquement, leur fusion a pour finalité la libération d'énergie jusqu'à 10 fois plus que la quantité injectée pour provoquer la réaction. Mais cette fusion est difficile à réaliser car il faut rapprocher deux noyaux qui ont tendance naturellement à se repousser et ce phénomène ne peut avoir lieu que dans des conditions de température et de pression extrêmement élevées au sein d'un plasma. Avec cette machine de très grande taille, les scientifiques pourront étudier les plasmas dans les conditions qui seront celles d'une centrale de fusion électrogène et tester des technologies telles que le chauffage, le contrôle, le diagnostic, la cryogénie et la télémaintenance. Iter étant une machine expérimentale qui ne fonctionnera pas de manière continue, l'énergie produite ne sera pas convertie en électricité. Cette étape sera réalisée par la machine qui lui succédera.
Au cours de la dernière décennie, 35 pays se sont investis dans ce projet international de science et de recherche. Les composants ont été fabriqués, construits et expédiés du monde entier, et ils sont maintenant prêts à être installés en France par une équipe de 3 000 personnes : « Aujourd'hui, nous marquons une étape importante pour le projet Iter et pour le développement de l'énergie de fusion », a commenté la commissaire européenne à l'énergie, Kadri Simson. Si de nombreux acteurs y voient un moyen de produire une énergie décarbonée, ce projet ne pourra réellement aboutir qu'au mieux en 2050.